9 Septembre 2015 > 12 Septembre 2015
Saint-Gilles
SIGNAL

SIGNAL revient, avec son université d’été croisant pratiques et expériences d’art vivant dans l’espace public, et ses actions artistiques interrogeant le tissu urbain bruxellois.
 

Université d'été

L’Université d’été réunit artistes, opérateurs culturels, chercheurs, acteurs sociaux, urbanistes, responsables de politiques culturelles... venus du monde entier et passionnés par l’actualité et le futur de la ville.


Cette année, les questions d’exclusion et de justice sociale sont au cœur du débat, par la mise en valeur de pratiques artistiques tendant à remettre au centre du discours politique, social et artistique des corps qui sont généralement exclus ou maintenus à la périphérie. 

09.09: Corps improductifs – chômeurs, enfants, personnes âgées, handicapées, malades, repoussés parce que ne participant pas de la machine de production du capital...
10.09: Corps indignes – exclus pour des raisons morales par le patriarcat : femmes, homosexuels, transgenres, gros ou drogués, considérés comme coupables de ne pas être dans la norme...
11.09: Corps nomades – migrants, sans-papiers, sans domicile fixe, gens du voyage, … rejetés au titre du racisme ou de leur nomadisme...

Chaque journée sera ordonnée comme suit:
09:30>12:30 : Session plénière sous la conduite d’un « éclaireur » et de trois invités, intellectuels ou artistes.
12:30>13:30: Déjeuner
13:30>16:30 : Ateliers pratiques sous la conduite des artistes invités à Signal
16:30>17:00: Partages et retours sur la journée

09.09: Corps improductifs

Chômeurs, enfants, personnes âgées, handicapées, malades, repoussés parce que ne participant pas de la machine de production du capital...

09:30>12:30 : Session plénière (CCJF)

Éclaireur: Lois Keidan (UK)
Intervenants: Joanna Turek/Ewelina Bartosik (PL), Catherine Jourdan (FR), Fiona Whelan (IE), Lise Duclaux/Chris Straetling (BE)

12:30 > 13:30: Lunch (Maison Pelgrims)

13:30 > 16:30: Ateliers (Choisir un atelier parmi les trois)

1. "Renégocier des relations de pouvoir - qui parle et qui écoute?" Atelier mené par Fiona Whelan (IE)
(en anglais, avec facilitation vers le français)
La pratique collaborative de Fiona est construite sur une approche inscrite dans la durée qui implique les histoires personnelles, où les expériences de pouvoir ou de non-pouvoir passent du public au privé grâce à des implications créatives, renégociant ainsi de nouvelles relations de pouvoir. Lors de cet atelier, Fiona commencera par une présentation de sa pratique, elle sera suivie d'un atelier pour explorer la politique du récit et les relations de pouvoir entre la voix et l'écoute.

2. Atelier mené par Catherine Jourdan (FR)
(en français)

Catherine Jourdan, psychologue et artiste documentaire, mène depuis plusieurs années un projet à plusieurs : le documentaire cartographique. Son nom ? La géographie subjective. Il s'agit de donner ses heures de gloire à une géographie sensible, parfaitement exacte ou inexacte, buissonnière, personnelle et collective et la rendre publique par le biais d'une carte. 
Catherine Jourdan travaille également en tant que psychologue clinicienne et partage son temps entre l'écoute clinique et la pratique documentaire.
Dans un premier temps, l'atelier sera l'occasion de présenter les usages et regards sur la ville qui se sont déposés à l'occasion de la création des cartes subjectives. Quelle est l'image de la ville qui se lit en creux depuis le regard des enfants, inactifs, badauds et autres créateurs de ces cartes ? Et si certains font usage de la ville, d'autres font corps avec elle. Nous élargirons nos horizons pour découvrir un autre portrait cartographique : celui de l'errance. Enfin, cet atelier sera l'occasion de mettre le projet de Géographie subjective sur la table, constituer un collectif critique éphémère autour de cette hypothèse : Et si le projet de Géographie subjective fonctionnait comme un « symptôme socio-culturel» ?

3. Atelier mené par Joanna Turek/Ewelina Bartosik (PL)
(en anglais, avec facilitation vers le français)
En tant que curatrices et animatrices culturelles dirigeant un programme de résidence pour artistes et chercheurs urbains à Varsovie, Joanna et Ewelina présenteront les pratiques artistiques qui abordent le corps humain, du point de vue de leur travail avec leurs résidents considérés comme "corps nomades", "corps en mouvement". Ce que les résidents produisent, c'est une connaissance et une expérience partagées avec les communautés locales - provenant souvent de régions pauvres, récemment revitalisées ou post-industrielles - avec lesquelles ils travaillent pendant leur résidence. Le réseau international d'artistes en résidence réunit des gens d'horizons différents, dont les motivations varient. Ils voyagent afin d'acquérir de l'expérience dans leur pratique artistique ou dans leur pratique curatoriale, mais ils voyagent aussi pour des raisons économiques. Etant étrangers dans la ville, ils apprennent grâce aux habitants, découvrent les «couches» de la ville invisibles pour les habitants pour lesquels l'environnement est devenu «trop familier». Enfin, ils développent leurs propres stratégies de travail avec les communautés locales, ce qui est une autre partie très importante de la recherche dans ce programme de résidences.

16:30>17 :00: Partage et retours sur la journée (CCJF)


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14:00>20:00: Signal - Interventions urbaines
Promenade à l'aveugle
Stephan Goldrajch (BE)
Accès libre, ou sur réservation
une personne à la fois
En continu 
10-20 min
Maison des aveugles

 

10.09: Corps indignes

Exclus pour des raisons « morales » par le patriarcat: femmes, homosexuels, transgenres, gros, drogués, prostituées, considérés comme coupables de ne pas être (dans) la norme…

09:30>12:30: Session plénière (CCJF)

Éclaireure : Rachele Borghi (FR)
Intervenants: Mara Vujic (SI), Val Smith (NZ), Rosana Cade (UK), Rebel.lieus (BE)

12:30 >13:30: Lunch (Maison Pelgrims)

13:30>16:30: Ateliers (choisir un atelier parmi les trois)

1. "Villes parallèles" Mené par Mara Vujic (SI)
(en anglais, avec facilitation vers le français)
L'atelier mettra l'accent sur les pratiques autour de la programmation du festival international d'art contemporain – City of Women, une plate-forme qui met en exergue la sous-représentation et la sous-participation des femmes dans l'art, et dans la société en général. En abordant des questions contemporaines autour des femmes, questions plus largement socio-politiques, nous voulons proposer une réflexion sur des sujets brûlants : les différentes formes de discrimination liées aux genre, classe et origine, le racisme, les stéréotypes, la mémoire historique très discutable, les effets négatifs de transitions et de transformations dans les systèmes socio-politiques, la question de la surveillance, la protection de l'environnement, le vieillissement, la présence des femmes dans l’espace public, le travail non rémunéré, sous-payé ou invisible, la précarité etc. Ces thèmes, ainsi que d'autres questions, ont été abordés de manière théorique et pratique à travers différents médias et esthétiques. Les conditions dans lesquelles le festival s’organise ne sont pas toujours très favorables, malgré cela nous avons réussi à maintenir cet événement transdisciplinaire qui occupe différents lieux de Ljubljana autour du mois d’octobre avec des œuvres de femmes actives dans les domaines de l'art, de la théorie et de l'activisme. L’espace public, les institutions, les locaux d’ONG ainsi que des lieux alternatifs et singuliers se transforment temporairement en une Cité des Femmes (City of Women).

2. "Guts" mené par val smith (NZ)
(en anglais, avec facilitation vers le français)
L'atelier « Guts » (« tripes » mais aussi « cran») explorera le processus interne de la performance in situ Gutter Matters de val smith. Le queer, le somatique et les méthodologies chorégraphiques de ce travail seront incarnés, étudiés et discutés pour aborder la politique du corps social par rapport à notre environnement contextuel. Plus particulièrement, nous expérimenterons des modes de perception, de penser et de sentir.

3. "Ensemble en public, plus éclairés qu'auparavant" Mené par Rosana Cade (UK)
(en anglais, avec facilitation vers le français)
« ... se tenir ensemble ou se présenter ensemble alors que leur simple présence envoie des ondes de choc à travers la société, comme pour dire "nous sommes les invisibles, nous existons".» (Judith Butler)
Cet atelier portera sur les expériences des corps LGBT - et plus - dans l’espace public, questionnant si la présence peut être une forme de protestation et si oui, quand ? Il s’agira d’explorer l'idée de marcher à travers des paysages urbains comme un acte subversif. Rosana Cade parlera ensuite de ses recherches autour de «Walking:Holding» (« Marcher:Tenir », présenté à travers le monde depuis cinq ans) lors d’une conférence intime.
«Walking:Holding» est une performance provocatrice et expérimentale proposée au public de manière individuelle, où le participant marche à travers la ville suivant un itinéraire soigneusement conçu en tenant la main d'autres personnes représentant différentes populations locales. Cette performance est conçue comme une expérience de l'espace public à partir de différents points de vue, avec un accent sur les vies cachées, explorant la représentation de l’intimité en public. 



16:30>17 :00: Partage et retours sur la journée (CCJF)


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17:30: Signal - Interventions urbaines
Lydia Richardson, sous le pont
Anne Thuot (BE)
Conférence/Performance
45-60 min
Parc Pierre Paulus
(+ Samedi 12.09 - 14h30)

 


 

11.09: Corps nomades

Migrants, sans-papiers, sans domicile fixe, gens du voyage, « étrangers »… rejetés au titre du racisme ou de leur nomadisme…

09:30>12:30: Session plénière (CCJF)

Éclaireur : Saskia Sassen (NL/US)
Intervenants: Jay Pather (ZA), Nuria Güell (ES), ForadeLugar (ES), Nimis Groupe (BE)

12:30 >13:30 : Lunch (Maison Pelgrims)

13:30>16:30: Ateliers (Choisir un atelier parmi les trois)

1. "Point aveugle" mené par Jay Pather (ZA)
(en anglais, avec facilitation vers le français)
Infecting the City  (Infecter la ville) est un festival d'art public dont Jay Pather est le curateur au Cap, en Afrique du Sud. Le Cap était la ville par excellence de l’apartheid, et vingt et un ans après le retour de la démocratie, elle reste largement soumise à la ségrégation, les terres n'ayant pas été redistribuées. Ainsi, les quartiers noirs et les zones d'implantation sauvage restent géographiquement inscrits comme ils l'étaient à l'époque de l'apartheid. Plusieurs artistes du festival Infecting the City ont réalisé des interventions artistiques publiques qui luttent contre cet héritage d'altérité, de race, de centre et de périphérie, de déplacement, d'invisibilité et de pauvreté. L’atelier débutera par une introduction audio-visuelle sur le travail de ces artistes, Jay Pather animera ensuite un workshop physique autour de la notion de Blind Spot (point aveugle): une recherche autour du déplacement, de l'appartenance, de la visibilité et l'invisibilité, du fait d’être témoin ou ignoré. Jay Pather utilise le jeu, le rituel de la performance, la forme, les principes chorégraphiques interrompus, l'improvisation et la dynamique de groupe pour développer des langages performatifs qui explorent à la fois le personnel et le politique. L'atelier se terminera par des interventions improvisées dans l’espace public.

2. "La bonne volonté ne suffit pas" mené par Nuria Güell (ES)
(En espagnol avec facilitation vers le français)
Comme lors de précédents projets artistiques menés en Suède, en Espagne, à Cuba et en Autriche, où Nuria Guell et son équipe ont réussi à subvertir les lois autour de la migration, obtenant des résultats positifs pour leurs collaborateurs, Nuria Guell a l'intention de chercher les fissures dans la loi belge sur les étrangers lors de l’atelier qu’elle mènera à Bruxelles. Nous commencerons par analyser certains de ces projets, puis nous élaborerons ensemble une stratégie artistique qui pourrait être appliquée au contexte belge, afin de mettre à mal les politiques d'exclusion et la victimisation morale qui prévaut en Europe.

3. "Le Roi Gaspard dans différents contextes" mené par Foradelugar (ES)
(en anglais, avec facilitation vers le français)
Dans cet atelier, Foradelugar présentera les origines de leur projet Le Roi Gaspard; le roman original de Gabriel Janer Manila, inspiré par le contexte social de l'auteur, l'immigration de sa ville, Majorque, dans les années 60, mis en relation avec le contexte actuel. Foradelugar expliqueront leurs intentions derrière le développement de ce projet dans différents pays, l'adaptation de la performance à différents contextes, les ateliers qu’ils mènent avec les populations locales qui amènent ainsi leurs propres expériences personnelles.

16:30>17 :00: Partage et retour sur la journée (CCJF)


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17:00: Signal
"Géographie subjective"
Vernissage de la carte de Saint-Gilles
Centre Culturel Jacques Franck

 

12.09: Conclusions

10:30>12:30: Séance de clôture (CCJF)

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13:00 >20:00: Festival - Interventions urbaines

10:00-13:00 + 14:00-17:00
Là Nous
Aurélien Nadaud (FR)

Installation participative
Carré de Moscou
 

13h, 16h, 19h
Le roi Gaspard
Foradelugar (ES)

Performance déambulatoire
Nombre de spectateurs limité
Départ de la Place de Bethléem
1h

14h30
Lydia Richardson, sous le pont/ Titre de Travail #1
Anne Thuot (BE)

Conférence/Performance
45-60 min
Parc Pierre Paulus
(+ Jeudi 10.09 - 17h30)

13h > 17h
Parking
Adèle Jacot et David Zagari (BE)

Performance en continu
Accès libre
Parc de la Porte de Hal

17h
Gutter Matters
val smith (NZ)

Performance durative et déambulatoire
90 min
Parvis de Saint-Gilles
 

 


 

 

 

 

 

Intervenants - 09.09

Mercredi 9.09

Corps improductifs

Lois Keidan (UK)
Lois Keidan est la co-fondatrice et directrice de la Live Art Development Agency qui propose des ressources, des opportunités, des projets et des publications pour soutenir les pratiques artistiques performatives et le discours critique au Royaume-Uni et à l'étranger. Avant d’être à la Live Art Development Agency, Lois a dirigé le département performance à l'ICA (Institute of Contemporary Arts), où elle a conçu un programme annuel de performance et a lancé de nombreux nouveaux projets pour artistes établis et émergents. Lois Keidan est un grande défenseuse de la performance au Royaume-Uni et a joué un rôle important dans le développement et le soutien d'artistes qui ont eu tendance à être «marginalisés, mal compris et mal représentés..." Avant l'ICA, elle était responsable de la politique nationale pour la performance et les pratiques interdisciplinaires au Conseil des Arts de Grande-Bretagne. Elle écrit des articles sur la performance pour un large panel de revues et de publications et donne des conférences sur la performance dans de nombreux festivals, universités, et autres lieux en Grande-Bretagne et à l'étranger.
http://www.thisisliveart.co.uk

Fiona Whelan (IE)
Basée à Dublin, Fiona Whelan est une artiste qui explore les relations de pouvoir au travers d’un travail basé sur la durée avec des personnes dans des lieux spécifiques. Depuis onze ans, sa pratique s’est inscrite dans un quartier urbain en collaboration avec un projet communautaire pour les jeunes, où elle travaille à partir d'expériences vécues individuelles pour explorer des questions sociétales plus larges. En 2014, Fiona a publié un mémoire critique, « TEN: Territoire, rencontre & négociation », dans lequel elle se concentre sur un projet à long terme qui explore la relation des jeunes au pouvoir et aux forces de l'ordre. Ce projet se retrouve dans une série de travaux tels que The Day in Question au IMMA, Dublin  (2009) et Policing Dialogues à The LAB, Dublin (2010), deux expériences qui ont amené les jeunes et la police à se mettre dans des situations atypiques, testant ainsi les relations de pouvoir autrement. Fiona et ses collaborateurs sont actuellement dans la dernière année d'un projet intergénérationnel de cinq ans visant à explorer le vécu des femmes par rapport à l'espoir dans un contexte urbain de classe ouvrière, et qui va se donner à voir dans une performance publique importante au Project Arts Centre de Dublin en 2016. Fiona est également l’une des coordinatrices du Master sur l’art socialement engagé à l'Ecole nationale d'art et design de Dublin. www.fionawhelan.com

Catherine Jourdan (FR)
Après un master de philosophie à l'université Paris X Nanterre en 2002 et un court temps d'enseignement, Catherine Jourdan s’est orientée vers la pratique artistique. Sculpture, installation, vidéo, performance... pour inventer des trajectoires. Le dernier projet dit « artistique » qu’elle conduit est celui de Géographie subjective, depuis 2009. Egalement psychologue, elle partage son temps entre l'écoute clinique et la pratique documentaire.

Joanna Turek / Ewelina Bartosik (PL)
Joanna Turek est anthropologue, coordinatrice et opératrice culturelle. Au cours des dernières années, elle a collaboré avec plusieurs fondations et institutions basées à Varsovie et Berlin sur des projets autour des arts visuels, du design et l'architecture ainsi que des activités socio-éducatives, y compris des projets internationaux. En 2009-2012, elle a travaillé pour l'Institut de recherche en espace public de l'Académie des Beaux-Arts de Varsovie, où elle a co-dirigé des discussions et des ateliers sur le thème de l'espace urbain dans un contexte culturel et social, elle a également organisé et coordonné des événements dans l'espace public de Varsovie. Elle s’engage (de manière théorique et pratique) dans le travail sur l'espace public entendu au sens large, combinant ses intérêts pour la critique de l'institution, les pratiques artistiques dans le contexte social et politique et le rôle des capitales culturelles et créatives dans des projets locaux et internationaux consacrés à l'espace urbain.
Anthropologue, animatrice culturelle et éducatrice, Ewelina Bartosik s’engage dans divers projets consacrés aux enfants et à la jeunesse. Au cours des dernières années, elle a travaillé, entre autres, pour le Musée d'art moderne de Varsovie et le Forum pour le dialogue entre les nations. En 2012, elle a collaboré à la première publication polonaise dédiée à l'art public de Varsovie, « City of Warsaw Public Art Collection », lancée par l'une des plus importantes fondations polonaises – la Fondation Bęc Zmiana New Culture. Elle a aussi coordonné des projets internationaux, travaillé comme co-curatrice du Festival Plateaux à Varsovie dédié aux nouveaux médias. Elle travaille aujourd’hui avec plusieurs organisations et institutions non-gouvernementales dans les domaines de l'art et de la culture, l'espace public, l'éducation non institutionnelle des communautés locales.


Lise Duclaux / Chris Straetling (BE/US)
Lise Duclaux vit et travaille à Bruxelles. Lise Duclaux s’immisce dans nos manières d’être, de regarder et de comprendre ce qui nous entoure. Le choix du vivant est sa matière première. Elle cultive et regarde au quotidien et en toute simplicité la vie et s’applique à en saisir la dynamique poétique et précaire. L’écriture, la performance,  la composition typographique, le dessin, la vidéo, la photographie et le jardinage sont ses médiums. D’un projet à l’autre, elle recycle et adapte ses dispositifs, ses oeuvres sont en constante évolution se nourrissant les unes des autres pour créer des “zones d’intention poétiques” mi-réelles annotées de citations littéraires et d’informations scientifiques détournées. En 2014 elle crée L’Observatoire des simples et des fous dans un pré à brouter, ellipse de 835 m2 de plantes sauvages et médicinales avec en son centre un marronnier, adjacent au Carrosse, foyer de vie pour adultes présentant une déficience mentale, une invitation à l’expérience dans une temporalité longue. Ouvert au public en 2015, d’avril à octobre, accompagné d’un livre d’artiste et rythmé par des ateliers et des performances-conférences.
Chris Straetling est né à Washington DC en 1960, il vit et travaille à Anvers depuis 1986. Après avoir été engagé dans l’appel à la grève artistique de 1991* Chris Straetling, animateur occasionnel d'espaces artistiques alternatifs (inexistent, AK-37, Factor 44... actuellement Bureau Gruzemayer et ses dépendances interdépendantes) et utilisateur d’identités multiples, s’est progressivement tourné vers des projets participatifs, des collaborations et interventions sans relation spécifique avec les milieux artistiques établis. Il s’engage aujourd’hui dans des interventions non artistiques et anonymes (ainsi que dans des formats plus classiques), tout en continuant ses efforts de collaboration de toutes sortes. Après une tentative de collaboration sur un projet à long terme par Lise Duclaux, Chris s’est fait enrôler comme documentaliste subjectif dans son travail actuel « L'observatoire des simples et des fous ».
* Voir le manifeste General Art-Stike et Perpetuum Mobile par Ritter / Straetling / St. Auby (iput) 1991: http://www.sztaki.hu/providers/nightwatch/szocpol/stauby/tarlatvez/munkak/art-strike.html
http://home.scarlet.be/gruzemayer/

Intervenants - 10.09

Jeudi 10.09

Corps indignes

 

Rachele Borghi (FR)
Rachele Borghi aka Zarra Bonheur est maître de conférences en géographie à l'université Sorbonne Paris IV et pornactiviste académicienne. Elle travaille actuellement sur les transgressions performatives dans l'espace public comme réaction aux normes imposées et sur le corps comme lieu, laboratoire et outil de résistance. Ses recherches se concentrent sur la visibilité des normes dans les espaces publics et les espaces institutionnels (notamment l'université), sur les pratiques pour les briser et sur les espaces de contamination entre milieux académiques et militants. Les contacts avec des groupes et collectifs queer ont questionné de près sa pratique de terrain, son positionnement, et ont soulevé l'urgence de trouver et d'expérimenter des approches pour ne pas reproduire le binôme théorie-production théorique/pratique-production militante. Avec Silvia Corti aka Slavina elle a fondé le collectif Zarra Bonheur, projet qui vise à convertir les recherches scientifiques en performances et à contaminer les lieux à travers la transformation du corpus théorique en corps collectif.
www.zarrabonheur.org

Mara Vujić (SI)
Mara Vujic est née à Pula (Croatie) en 1974 et est diplômée en histoire de l’art de la Faculté des Arts de Ljubljana. Curatrice et productrice indépendante, elle est principalement intéressée par les arts visuels et du spectacle. Mara Vujić a participé à la production et l'organisation de divers événements, projets et festivals, elle a fait le commissariat de plusieurs expositions dans ces domaines. Depuis 2009, elle est la directrice artistique du Festival International d'Art contemporain – City of Women (La Cité des femmes) à Ljubljana, Slovénie. http://www.cityofwomen.org

val smith (NZ)
val smith nous vient de Nouvelle-Zélande. Son travail chorégraphique s'intéresse au corps comme lieu d’interférences politiques complexes. Ses performances visent à déstabiliser les idées reçues sur ce que doit être la danse. L'improvisation, le travail in situ, son approche des théories queer et féministes font partie de son travail performatif avec lequel elle questionne les différents contextes sociaux dans lesquels elle intervient. val smith produit des performances participatives et solo, elle travaille dans des contextes très différents et vise à créer des environnements immersifs, critiques et socialement engagés. Son travail a été présenté en Nouvelle-Zélande, en Australie, en Europe et aux États-Unis dans le cadre de festivals et de productions indépendantes. http://valvalvalsmithsmithsmith.blogspot.co.nz/

Rosana Cade (UK)
Rosana Cade est une artiste queer basée à Glasgow, en Écosse. Pour elle, queer signifie rébellion, imagination et célébration : passionnément rebelle contre tout ce qui explique comment être normal, imaginer librement de nouvelles manières d'être / faire / penser / voir / se déplacer, célébrer férocement tous ceux qui sont sous-célèbrés. Elle est actuellement artiste en résidence au Théâtre Marlborough à Brighton ; elle y expérimente l'espace public avec des identités trans et elle explore la relation entre le capitalisme et le genre par une transformation de son corps. Rosana a reçu le prix Athena via New Moves International pour «Walking:Holding» en 2011, qui a depuis été montré largement au Royaume-Uni et à l'échelle internationale, et poursuit sa tournée à travers le monde avec beaucoup de succès. https://rosanacadedotcom.wordpress.com

Rebel.lieus / Aurore Guieu & Ingrid Vanderhoeven (BE)
Aurore Guieu est une féministe qui se passionne particulièrement pour les sujets relatifs au harcèlement et aux droits sexuels et reproductifs. Elle est l'une des membres du groupe fondateur de rebel.lieus (pour des espaces sûrs, égaux, accessibles pour tou-te-s).
Ingrid Vanderhoeven est cinéaste, metteur en scène de performance, productrice de documentaire et activiste dans de nombreux domaines allant de l'éco-féminisme au décolonialisme. Elle est l'un des membres fondateurs de rebel.lieus (espaces publics sûrs, égaux et accessibles à tous), coordonnatrice à My Choice Not Yours (plate-forme pour la liberté individuelle de choisir) et l'une des initiatrices de la « chalkwalk » (« craie-action »), une intervention de rue pour réclamer les espaces publics.
INIFESTO de rebel.lieus
"L'appropriation et l'utilisation de l'espace sont des actes politiques." (Pratibha Parma)
Après avoir été impliqué.e.s dans le mouvement anti-harcèlement de rue en Belgique au travers des chapitres Hollaback ! à Bruxelles et Gand, nous avons aujourd'hui décidé de nous réinventer au sein de rebel.lieus, une forme d'organisation plus populaire et collective pour mieux comprendre et répondre aux problèmes et réalités qui nous entourent. Des récits innombrables de harcèlement de rue ont révélé les menaces et violences quotidiennes que subissent de nombreuses personnes lorsqu'elles traversent les espaces publics ou s'y réunissent. Lancer le débat sur ce harcèlement de rue a été un pas important ; nous voulons maintenant élargir cette conversation sur le harcèlement afin d'inclure les espaces publics de manière plus générale et de réfléchir ensemble à ce qui peut rendre ces espaces plus sûrs, égaux et accessibles pour tou.te.s. Cet objectif peut seulement être atteint si les intersections entre différentes formes d'oppression sont prises en compte. Et c'est ici qu'entre en scène notre Inifesto : un manifeste initiatif pour mettre en mouvement un changement de contenu pour l'actuel mouvement anti-harcèlement de rue en Belgique, ainsi qu'un changement dans notre propre organisation collective. Repensons l'espace public ensemble !

Intervenants - 11.09

Vendredi 11.09
Corps nomades

Saskia Sassen (NL/US)
Saskia Sassen est une sociologue et économiste néerlando-américaine. Spécialiste de la mondialisation, de la sociologie des grandes villes et des migrations internationales, elle est à l’origine du concept de « ville-globale », notamment exposé dans son livre « The Global City ». Professeur de sociologie à l’Université de Columbia et à la London School of Economics, ses travaux sur la mondialisation, sur les questions des migrations, du terrorisme, des technologies de l’information ou des inégalités sociales, ont fait d’elle une universitaire mondialement reconnue.
www.saskiasassen.com

Jay Pather (ZA)
Jay Pather est professeur agrégé à l'Université du Cap où il dirige le Gordon Institute for Performing and Creative Arts (GIPCA). Il est également commissaire du festival d’art public Infecting the City et directeur artistique de Siwela Sonke Dance Theatre. Depuis 1984, il a collaboré avec des artistes visuels, des architectes et des urbanistes pour amener ses performances inter-culturelles dans l’espace public, travaillant avec l'architecture de Johannesburg, Durban, Londres, Zanzibar, Amsterdam, New York, Barcelone, Mumbai, Muscat, New Delhi, Copenhague et Le Cap. Ses œuvres récentes incluent «Blind Spot» («Point aveugle»), une promenade de la ville qui se base sur des expériences de migrants. En 2014 il a été nommé membre du jury pour le Prix international d’art public.
http://infectingthecity.com

Núria Güell (ES)
Le travail de Núria Güell reformule et jongle avec les limites de la légalité, elle analyse l’éthique pratiquée par les institutions qui nous gouvernent, afin de détecter les abus de pouvoir commis par le biais de la légalité et de la morale hégémonique. Flirter avec les pouvoirs établis, compter sur les privilèges du monde de l’art et la complicité de différents alliés, toutes ces ressources sur lesquelles Nuria Guell base son travail – qui se fond avec sa vie personnelle – sont développées comme des tactiques perturbatrices dans des contextes spécifiques, afin de subvertir les relations de pouvoir établies. Son travail a été exposé dans de nombreux endroit dans le monde entier.
http://www.nuriaguell.net


Foradelugar (ES)
Foradelugar est une compagnie qui travaille presque exclusivement dans des espaces non conventionnels avec des ressources multidisciplinaires. Leur pratique questionne le public et son contexte. Loin de formes conventionnelles et rigides du théâtre, ils conçoivent les espaces où ils travaillent différemment afin d'inclure et d'engager le territoire physique et humain des endroits où ils se trouvent. Leurs projets peuvent être participatifs et laissent une place importante à l'imagination de ceux qui y prennent part.
http://foradelugar.com

Nimis Groupe (BE)
Pendant plusieurs années, les acteurs du Nimis Groupe ont cherché à mieux comprendre les politiques migratoires européennes. Réuni grâce à un programme d'échange européen, le groupe constate que l'Europe finance et encourage les rencontres entre pays membres mais qu'au même moment elle dépense des sommes d'argent pour élever des barrières face au reste du monde. « Désireux d’aller aux marges de nos sociétés pour rencontrer ceux que notre Union exclut, nous avons posé des questions à des travailleurs sociaux, des militants, des agents de police, des chercheurs, des juristes. Nous avons assisté à une audience du conseil du contentieux des étrangers. Nous avons voyagé aux frontières de l'Europe. En nous rendant dans un centre d'accueil, nous avons rencontré des demandeurs d'asile en attente d'une décision de l'Office des étrangers. Leur nécessité de dire en public ce qu’ils vivent et la joie partagée ensemble ont scellé notre détermination à écrire un spectacle avec eux. C’est parce que les recherches documentaires ont mené le groupe à des rencontres humaines que le théâtre a commencé. Aujourd'hui, Européens et demandeurs d'asile réunis, nous créons "Ceux que j'ai rencontrés ne m'ont peut-être pas vu", un spectacle de théâtre que nous jouons ensemble devant des spectateurs, citoyens ou non, de l'Union européenne. La diffusion de notre spectacle se construira sur les multiples partenariats que nous nous prenons d'ores et déjà en charge d'initier entre les milieux associatifs, les centres ouverts et les théâtres qui nous accueilleront. »
http://www.nimisgroupe.com

Documents

Suite à SIGNAL, les intervenants nous ont permis de publier certains documents:

Mercredi 09.09: Corps improductifs
Introduction par Lois Keidan (en anglais)
Excerpt of Ben Walters' PhD Chapter on Duckie's work with old people.

Jeudi 10.09: Corps indignes
Introduction par Rachele Borghi (en français)

Vendredi 11.09: Cords nomades
Présentation powerpoint de Saskia Sassen (en anglais)

10 euros/jour (déjeuner compris)
25 euros/pass 4 jours (déjeuner compris sauf le samedi)
Inscriptions avant le 03.09.2015


ATTENTION: veuillez indiquer les ateliers que vous voulez suivre les après-midi dans la section "Commentaires".
Français et anglais (traduction simultanée / facilitation)
Centre Culturel Jacques Franck
94 Chaussée de Waterloo 1060 Brussels
9>12 September

Si vous ne recevez pas l'email confirmant la bonne réception de votre candidature, veuillez vous adresser au Cifas: