Pieds nus dans les ‘mauvaises’ herbes, le festival Feral vous invite à observer les mutations de l’art vivant dans l’espace public
Signal devient FERAL
Interventions artistiques dans l'espace public / savoirs / tactiques durant 3 jours à Bruxelles
21>23.09.2022
Pieds nus dans les ‘mauvaises’ herbes, le festival Feral vous invite à observer les mutations de l'art vivant dans l'espace public.
On annonce des provocations sensibles, des changements de perspective et un peu de terre sous les ongles.
La ville a longtemps été considérée comme l’espace de liberté artistique par excellence, mais la privation d’espace vécue pendant les pics d’épidémie et la menace d’une terre devenue inhabitable ont accéléré le grand revival rural. On quitte la ville pour soigner la terre et expérimenter d’autres modes de vie possibles. Bien sûr les artistes sont pris dans ce mouvement. Certains partent de la ville, d’autres créent de nouvelles circulations. Des formes inédites et des imaginaires fructueux naissent de ces contextes. Pendant ce temps-là, dans la ville et ses lisières, éco-poétique et ensauvagement font aussi leur chemin. Des artistes et activistes créent des œuvres plus solidaires des voisin·e·s, du moineau, de la fougère aigle et de la marguerite commune.
L’opposition binaire et massive entre urbain et rural est-elle en voie de dépassement ? Et si c’était aussi en ville que se réinventait notre relation à la nature ?
Au programme : savoirs et tactiques (récits d’expérience, conversation et ateliers), interventions artistiques dans l’espace public (performance, projection, rituels marche) et nous ferons même un tour en Waterbus sur le canal.
Nous partagerons nos histoires,
nous irons aux frontières de la ville,
nous échangerons sur des modèles alternatifs,
nous soulèverons les questions de privilèges,
nous questionnerons la gentrification des campagnes,
nous apprendrons du sol,
nous construirons de nouveaux communs,
nous confronterons les politiques de production alimentaire, distribution et consommation en visitant les rayons de notre supermarché local,
nous planterons des graines et des idées et
nous célébrerons… et ce n’est pas une métaphore.
Nous partirons de la rue de Flandre (La Bellone), pour cheminer vers les lisières de la ville, aux champs de Neder-over-Heembeek (Ferme urbaine du Début des Haricots) et même au-delà (Open Akker)
à Dilbeek, afin de fouler les différents sols où s’agrègent doucement les nouveaux imaginaires.
Regroupons-nous,
croisons les expériences,
faisons des boutures,
partons en escapade, arpentons.
Avec
Pamina de Coulon (CH), Phoebe Davies (UK), Sam Trotman (UK), Amy Franceschini / Futurefarmers (BE-US), Zoë Palmer (UK), Alessandra Coppola (IT), Kinch pour Super Terram (BE), Chloé Deligne (BE), Wapke Feenstra / Myvillages (NL), Oscar Cassamajor/Valérie Maione (BE), La Semeuse / Laboratoires d’Aubervilliers (FR), Common Dreams School / MOSSS (BE), Gosie Vervloessem (BE), Alicja Rogalska (PL), Bram Van Cauwenberghe & Amy Franceschini / Open Akker (BE)
JOUR #1
Urbain > Rural
Matinée à La Bellone : partage d’expériences et de pratiques artistiques.
Après-midi à La ferme urbaine du Début des Haricots : réflexions collectives sur les questions soulevées dans la matinée.
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09:30 Accueil à la Bellone
10:00 Introduction par Marine Thévenet (CIFAS)
10:15 Keynote par Pamina de Coulon
10:45 Discussions en sous-groupes
11:15 Regards croisés par Phoebe Davies, Pamina de Coulon et Sam Trotman.
12:00 Conclusion
12:15 Départ à pied vers l'arrêt du waterbus (Avenue du Port 6)
13:00 Waterbus + sandwich offert
13:38 Arrivée du Waterbus et marche vers la ferme urbaine
14:15 Arrivée à la ferme et café
14:30 Présentation de projets artistiques par Zoë Palmer et Amy Franceschini
15:30 Open source forum - discussions et provocations
17:30 Conclusions
18:15 Apéro + repas offert
19:30 Introduction au documentaire La Restanza par Alessandra Coppola
19:45 Projection du documentaire en plein air
21:15 Discussion post-film
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Pamina de Coulon (CH)
Quoi: Keynote + Savoirs et tactiques, récits d'expérience
Quand: 21.09 – 10:15 > 12:15
Langue: français, anglais
Où: La Bellone
Pamina de Coulon (CH) a quitté la grande ville qu’elle habitait avant pour d’abord ne plus habiter nulle part vraiment — mue par le grand mouvement des résidences d’écriture et des tournées, elle suivait son travail et ses envies d’extérieur. Ensuite, elle s’est finalement s’installée à la campagne, sans vraiment tout de suite s’en rendre compte pleinement. 3 ans plus tard, elle réalise qu’elle a tout scindé : que sa vie de la campagne est faite de beaucoup d’agriculture, de luttes paysannes et de trajets en voiture, alors qu’elle retourne en ville pour poursuivre son travail d’autrice performeuse et prendre les transports en commun. Les choses bien sûr sont plus troubles et multi-dimensionnelles. Il n’empêche que l’invitation à Feral lui a fait réaliser à quel point ses deux vies différentes existent superposées, et c’est cela qu’elle va essayer
d’articuler pour nous.
Pamina se réfère aux Alpes et au Rhône pour définir d’où elle vient et situer où elle est. Autrice et performeuse, sa forme d’expression principale est la parole, qu’elle articule dans l’essai parlé et la non-fiction créative. Par ailleurs elle fait aussi pousser des fleurs et des patates, lutte contre le nucléaire et le capitalisme patriarcal en général. Elle vit avec une maladie chronique qui lui procure une expérience spécifique à la fois de la douleur et du validisme inquestionné de nos sociétés occidentales, le fait que tout soit organisé autour de corps « en forme ».
www.paminadecoulon.ch/
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Phoebe Davies (UK – Pays de Galles)
Quoi: Savoirs et tactiques, récits d'expérience
Quand: 21.09 – 10:15 > 12:15
Langue: anglais + traduction simultanée
Où: La Bellone
Phoebe Davies est une artiste galloise à la carrière internationale, aux formes hétéroclites allant de la performance à la vidéo, affiches ou installations sonores. Sa pratique s’inspire des méthodologies de l’athlétisme, de la narration spéculative et de l’agriculture biologique, ses sujets de prédilection sont la relation entre le corps, l’intime et le politique. Alors que sa sœur a repris les rênes de la ferme familiale au Pays de Galles, Phoebe y retourne à son tour pour y mettre en place Fieldwork, un programme de résidence d’artistes en milieu rural, rapprochant ainsi l’éthique et méthodes de l’agriculture biologique et de la culture rurale à une réflexion sur les pratiques régénératives et de soin dans la pratique artistique. Cette initiative n’est pas sans soulever des questions de dynamiques de pouvoir, de lien au travail, de questions de genre, de pratiques interdépendantes et de fabrication de sens.
http://www.phoebedavies.co.uk/
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Sam Trotman / Scottish Sculpture Workshop (UK – Ecosse)
Quoi: Savoirs et tactiques, récits d'expérience
Quand: 21.09 – 10:15 > 12:15
Langue: anglais + traduction simultanée
Où: La Bellone
Scottish Sculpture Workshop (SSW) en Ecosse, au plus profond de l’Aberdeenshire, est une plaque tournante, un point d’agrégation pour les communautés locales, nationales et internationales ; le projet met en synergie artistes, technicien·ne·s, artisan·e·s, penseur·se·s, familles et jeunes afin qu’iels se retrouvent et se (re)connectent à l’environnement dans toute sa diversité, à travers des résidences d’artistes ayant accès aux ateliers de fabrique autant tangible (céramique, soudure) qu’intangible (paysage, communauté, collectif). À SSW s’expérimentent collectivement de nouvelles façons d’être ensemble et, à travers
cela, les méthodes d’apprentissage traditionnelles et les pratiques de création et de partage de l’art s’en trouvent élargies et bouleversées. Sam s’appuie sur le ‘faire’ pour faire communauté.
Sam a imaginé et dirigé le département Education à Artsadmin à Londres, où elle a pu accompagner de jeunes artistes dans leur émancipation artistique. Elle a aussi notamment travaillé avec Women for Refugees Women (UK), Bioarts Society (FI) et Fierce, le festival queer international de Birmingham (UK). De plus, elle fut l’une des chercheuses du programme européen Reshape à travailler sur des modèles de gouvernance éthiques dans le secteur artistique. C’est avec toute cette expérience que Sam viendra partager et échanger sur les dynamiques artistiques contemporaines en milieu rural et son engagement politique à accompagner le changement pour des espaces plus communs et plus partagés.
www.ssw.org.uk
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Amy Franceschini / Future Farmers (US/BE)
Quoi: Savoirs et tactiques, récits d'expérience
Quand: 21.09 – 14:30 > 15:30
Langue: anglais + traduction simultanée
Où: Ferme urbaine du Début des Haricots
Amy Franceschini est une artiste et designeuse américaine installé à Gand. Son travail explore le conflit apparent entre les « humains » et la « nature ». En se basant sur la rencontre, l’échange et les formes tactiles de recherches, ses projets impliquent le public dans l’imagination et l’initiation de changements concrets. Elle a co-fondé Futurefarmers en 1995 et Free Soil en 2004 : Futurefarmers est un groupe international d’artistes, d’architectes, d’anthropologues et d’agriculteur·ice·s ayant un intérêt commun pour les aventures participatives et sensorielles. Leurs actions se déploient à partir de sites où s’entrelacent structures sociales complexes, mémoires collectives et infrastructures urbaines. Via la recherche participative, la réflexion critique et l’organisation d’événements publics, les potentiels cachés de ces scénographies peuvent émerger. Le processus de négociation entre divers groupes de personnes et cultures fonde ce travail et la communauté qui le co-crée. Et cela à travers des formats aussi stimulants qu’une radio locale juchée dans une cabane en campagne italienne.
Amy viendra présenter sa pratique, et on la retrouvera aussi le vendredi 23 septembre à Open Akker.
www.futurefarmers.com
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Zoë Palmer (UK)
Quoi: Savoirs et tactiques, récits d'expérience
Quand: 21.09 – 14:30 > 15:30
Langue: anglais + traduction simultanée
Où: Ferme urbaine du Début des Haricots
LL’été 2021, Zoë Palmer et Jennifer Farmer ont co-créé Dreaming Field Lab’, une résidence en ruralité britannique, pour les femmes de la diaspora africaine. Le laboratoire questionne la place des minorités dans l’espace public rural, la ré-appropriation du lien à la terre et la célébration par des rituels, en réponse à la dégradation du climat. Ces espaces communs sûrs, sensoriels et expérientiels favorisent le repos et la
joie. Combinant le travail avec les plantes indigènes, la narration intersectionnelle et la sagesse ancestrale, les participantes s’outillent mutuellement pour l’autonomie et le bien-être. « Nous honorons le rôle que notre corps doit jouer dans notre libération. »
Zoë Palmer est écrivaine, artiste et écologiste. Ses créations théâtrales immersives comme Hjertelyd (Den Jyske Opera) et Camille’s Rainbow sont diffusées internationalement. Elle enseigne les pratiques narratives à la Guildhall School of Music and Drama. Zoë proposera aussi jeudi 22 septembre un workshop et co-réalisera un rituel pour Feral.
www.zoelaureenpalmer.com
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On se dit quoi — Discussions et provocations
Quoi: Savoirs et tactiques, jeux de conversation en petits groupes pour partager expériences, histoires et indignations.
Quand: 15:30-17:30
Langue: Anglais et français (avec facilitation)
Où: Ferme urbaine du Début des Haricots
Nous sommes témoins aujourd’hui d’un mouvement d’artistes et de penseur·se·s qui s’installent à la campagne, comme un projet de vie, mais aussi artistique. Aventures souvent collectives, elles témoignent
d’une volonté de transformation de notre rapport au monde. Les différents partages de pratique convoqués pendant Feral viendront—on l’espère—inspirer ainsi que soulever les questions politiques et sociétales qui sont au cœur de cette ouverture des pratiques. Alors que nous sommes au tournant d’un rapport au monde, les balbutiements ne se font pas toujours si facilement.
Aussi nous voudrions cet après-midi rassembler et discuter des problématiques soulevées et tirer les fils communs pour continuer à imaginer les nouvelles pratiques en cours.
Selon une méthodologie d’intelligence collective, nous aborderons les questions des communs et du besoin de collectif, de l’appréhension de la gentrification rurale, de la convergence des luttes avec les autres secteurs.
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Alessandra Coppola (IT/BE)
La Restanza
Quoi: Ciné-débat en plein air et rencontre avec la réalisatrice
Quand: 21.09 - 19:45 > 22:00
Langue: italien, sous-titres en français
Où: La ferme urbaine du Début des Haricots
Possibilité de manger sur place – repas végétarien offert.
Castiglione d’Otranto, à « l’heure tranquille où les lions vont boire », des petites mains terreuses donnent vie aux variétés délicieuses et locales des Pouilles. Le film suit la mise en place d’un moulin communautaire et les différentes étapes de cette initiative collective avec ses rencontres, ses doutes, ses moments de joie. Un groupe de trentenaires rejette l’émigration comme seule réponse possible aux problèmes économiques, écologiques sociales et politiques qui affligent leur territoire. Alors ils décident de rester et de lier leur vie à la terre, même s’ils n’en possèdent pas. L’agriculture biologique, le soin de la biodiversité, l’économie de proximité, les relations et le tissu social raccommodé seront les outils qu’ils utiliseront pour bousculer ces paradigmes qui semblaient immuables. Le film raconte leur vie, leurs amitiés, leurs difficultés et leurs frustrations, raconte comment Castiglione devient le village de Restanza, l’art de créer un ailleurs meilleur là où l’on est déjà, d’accepter les ombres du passé pour construire, sur les ruines
de l’ancien, les fondements d’un nouveau monde.
Agriculture, utopie, communauté : la Casa delle Agriculture dont le documentaire se relate l’initiative, est née en 2013 dans les Pouilles, associant démarche agricole, justice sociale, et reconsidération des communs.
www.casadelleagriculturetulliaegino.com
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JOUR #2
Rural > Urbain
Départ depuis Sainctelette en waterbus ou par ses propres moyens
Journée à la Ferme urbaine Le Début des Haricots
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09:30 RV à l'arrêt du waterbus, Quai des Péniches 5: lancement de Super Terram
10:00 Départ du waterbus
10:38 Arrivée du waterbus et marche vers la ferme
11:15 Keynote de Chloé Deligne
11:50 Table ronde avec Wapke Feenstra, Oscar Cassamajor/Valérie Maione et Camille Gigot
13:00 Pause repas - buffet végétarien
14:15 Présentation du Radical Survival Toolkit/Common Dreams School
14:30 Présentation du travail d'Alicja Rogalska
14:50 Inscriptions aux workshops
15:00 Au choix: workshop de Wapke Feenstra // rituel de Zoë Palmer // performance de Gosie Vervloessem
17:15 Conclusion
17:45 Rituel de fin par Zoë Palmer
18:30 Apéro
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Kinch pour Super Terram (BE)
Quoi: Intervention artistique sur un bateau
Quand: 22.09 – 09:30 > 10:30
Langue: Français et anglais
Où: Waterbus (rdv Quai des Péniches 5)
Pendant l’été 2022, Studio1Bis (au sein de Super Terram) ont collecté des ‘histoires de sol’ auprès d’une diversité d’acteurs engagés sur les sites autour de Schaerbeek-Vorming (Moeraske, Stephenson, Buda…). Ces histoires visent à révéler des relations jusqu'alors cachées entre des citoyen·ne·s, des chercheur·euse·s, des professionnel·le·s et des sols vivants dans le contexte bruxellois, ainsi que leur relation avec des sols d'ailleurs (par exemple des sols de leur enfance ou de leurs souvenirs). Nous partagerons ces histoires lors d'un voyage en bateau passant par des zones de la frange nord de Bruxelles, en les compostant avec de nouvelles narrations issues de conversations avec les participant·e·s sur le bateau.
Super Terram est un projet de recherche co-créative, d'origines très diverses, tant par les connaissances mobilisées que par les origines. Il se concentre sur les sols bruxellois et la vie qu'ils contiennent. En portant un regard renouvelé sur le sol, nous voulons trouver de nouvelles façons de repenser la ville, avec une sensibilité accrue à notre environnement et en plus grande connexion avec ce qui vit sous terre. « L'avenir incertain des sols urbains, trop souvent réduits à une surface inerte dont la valeur dépend exclusivement des transactions foncières, nous réunit. Notre objectif est de trouver comment aménager et construire nos villes pour faire place à un sol vivant, dont l'épaisseur accueillerait la vie et les affections dont il a été privé pendant si longtemps. »
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Chloé Deligne (BE)
Quoi: Savoirs et tactiques ; approche historique et panorama des lieux de résistance de l’agriculture urbaine.
Quand: 22.09 – 11:15 > 13:00
Langue: français + traduction simultanée
Où: Ferme urbaine du Début des Haricots
A l’occasion de Feral, Chloé Deligne proposera un voyage dans le temps et dans l’espace « bruxellois » à la recherche des entrelacements entre « la ville » et « les campagnes » depuis la fin du Moyen Age. Ce voyage imaginaire, réalisé à travers des cartes et des images du passé (ou du présent), et peut-être l’un ou l’autre texte, nous poussera à revisiter la binarité entre rural et urbain et à interroger les raisons de leur point de rencontre ou d’achoppement à différents moments de l’histoire.
Chloé Deligne (°1972) est historienne, écologue et géographe. Elle est chercheuse au FNRS et enseignante à l’ULB, à Bruxelles. Ses travaux s’inscrivent généralement dans la longue durée et explorent deux thèmes majeurs, qui souvent s’entrelacent : l’histoire urbaine et l’histoire environnementale. Au départ du prisme bruxellois, elle explore les transformations des relations entre villes et eaux, entre villes et pollutions, et plus récemment entre villes et production alimentaire. Ce qui caractérise sa recherche est la diachronie et l’interdisciplinarité et, par ailleurs, le désir de construire des savoirs et des actions avec des publics variés en cherchant à donner de l’épaisseur historique aux questions d’écologie politique. Elle a publié plusieurs ouvrages consacrés aux ressorts et enjeux de grandes transformations de Bruxelles (Bruxelles et sa rivière, 2003 ; L’expo 58, un tournant dans l’histoire de Bruxelles, 2009) ou à des dimensions écologiques de son histoire, notamment à travers la publication du livre Terres des villes, Enquêtes potagères de Bruxelles aux premières saisons du 21e siècle.
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Wapke Feenstra / Myvillages (NL/UK)
Quoi: Savoirs et tactiques, récits d'expérience
Quand: 22.09 – 11:15 > 13:00
Langue: anglais + traduction simultanée
Où: La ferme urbaine du Début des Haricots
Le travail de Myvillages questionne avec passion l'hégémonie culturelle de l'urbain. Fondée par les artistes Kathrin Böhm (UK/DE), Wapke Feenstra (NL) et Antje Schiffers (DE) en 2003, Myvillages initie des projets allant du simple lunch communal au slide show sous une halle villageoise, en passant par la marche à travers champs, le stand au marché, la cueillette et la construction d'infrastructures permanentes. « Nous voulons que le rural fasse partie de notre façon de travailler, de penser et d'opérer. Non pas comme un territoire exclusif mais comme un terrain culturel partageable. »
La Rural School of Economics est une extension du travail en cours de Myvillages pour reconnaître et partager les connaissances rurales en ville, comme par exemple l'école Eco Nomadic et l'apprentissage collaboratif entre pairs chez les agriculteur·ice·s. La Rural School of Economics propose des sessions d'apprentissage non linguistiques et alternatives, basées sur la pratique.
L'école se déplace constamment entre lieux ruraux, espaces quotidiens et espaces d'art. Le réseau de la RSoE comprend des comités villageois, des associations d'agriculteurs, des scientifiques régionaux, des artistes internationaux, des musées et maintenant le Cifas à Bruxelles.
https://www.wapke.nl/
https://www.myvillages.org
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Oscar Cassamajor et Valérie Maione/ Back2SoilBasics (BE)
Quoi: Savoirs et tactiques, récits d'expérience
Quand: 22.09 – 11:15 > 13:00
Langue: français et/ou anglais + traduction simultanée
Où: La ferme urbaine du Début des Haricots
Back2SoilBasics est un réseau de personnes guidées par le pouvoir de mère nature. Leurs pratiques sont basées sur la régénération de la terre par la connaissance de l'esprit, de l'âme et du sol. Iels partagent des outils de base pour la permaculture en contexte urbain pour rendre la résilience plus accessible. Iels se concentrent sur les personnes racisées, les communautés locales ou les personnes ayant moins accès à la nature. Ainsi se crée une école ouverte, un espace d'échange où les apports de chacun·e ont la même valeur.
Valérie Maione (elle/il) est une jeune herboriste holistique. Il souhaiterait développer sa vie via la voie de guérison et du bien-être, comme sa grand-mère, indigène du Vénézuéla, l’a fait avant elle. Il veut d’abord s’aider soi-même étant PMR pour ensuite projeter sa lumière pure et sa sagesse scintillante aux autres. Son but est de transmettre son amour et son travail pour la nature : a seulement 22 ans, elle a déjà travaillé dans un champ d’agriculture biologique, a travaillé pour plusieurs herboristeries ésotériques sur internet ou sur des marchés, et donne des massages énergétiques à celles.ceux qui le demandent dans un cadre de bienveillance absolue. S'il est devenu herboriste, c’est avant tout pour partager le savoir des plantes médicinales qu’il considère comme universel, en passant par leur reconnaissance botanique, leur culture et leurs utilisations. Elle pense que “aider” est le verbe qui dirige sa vie. Empathe, elle sait comment s’accorder aux gens qui ont des difficultés et elle désire ainsi leur montrer comment c’est possible de vivre de manière écologique et durable tout en ayant une situation délicate.
Oscar Cassamajor est un artiste basé à Bruxelles avec des racines belges et haïtiennes.
Sa pratique artistique va de l'art de la performance à l'installation visuelle et au théâtre. Ses travaux actuels consistent à former une communauté et un réseau de pratiques de régénération de la terre et de compétences socioculturelles et où l'art devient un outil pour concevoir, communiquer et expérimenter différentes approches éducatives. L'éducation devient un moyen d'incuber la culture permanente comme moyen de survie, de soutien et de vie.
Dans ce voyage, l'art devient art de vivre, de co-vivre et art d'inventer nos besoins.
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Camille Gigot / La Semeuse, Laboratoires d’Aubervilliers (FR)
Quoi: SAavoirs et tactiques, récits d'expérience
Quand: 22.09 – 11:15 > 13:00
Langue: français + traduction simultanée
Où: Ferme urbaine du Début des Haricots
En 2010, l’artiste architecte Marjetica Potrč, en collaboration avec RozO Architectes, a entamé la recherche intitulée La Semeuse ou le devenir indigène, mettant en relation la biodiversité végétale et la diversité culturelle de la ville d’Aubervilliers. La Semeuse est aujourd’hui un jardin collectif investi par les habitant·e·s et Les Laboratoires d’Aubervilliers, lieu d’expérimentation et de création. C’est un projet organique fédérateur de liens entre l’humain et son espace, pour imaginer ensemble un avenir plus gai et un avenir tout court dans le contexte de développement de la ville. À travers un acte comme le jardinage, porteur de valeurs sociales, des réflexions plus théoriques et artistiques sur le devenir du vivant en ville et des actions collective, La Semeuse vise à concerner tout un chacun pour que tout geste envers l’espace urbain soit perçu comme une grande décision d’appropriation du territoire et portant en lui des grandes répercussions.
Camille est aujourd’hui coordinatrice du projet. (www.leslaboratoires.org/article/les-ateliers/la-semeuse-lieu-de-rencontr...)
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Common Dreams School / MOSSS (BE)
Quoi: récits d'expérience
Quand: 22.09 – 14:15 > 14:30
Langue: français + traduction simultanée
Où: Ferme urbaine Le Début des Haricots
En 2020–2021, le Cifas a invité l’artiste et activiste environnementale Maria Lucia Cruz Correia pour créer une édition bruxelloise de la Common Dreams School, un projet collectif éco-pédagogique visant à explorer, imaginer, et créer des alternatives pour faire face au changement climatique avec une douzaine de participant·e·s. A la fin du processus, le groupe a exprimé le désir de créer une publication qui tienne lieu de documentation du projet ainsi que de boîte à outils accessible à d’autres personnes. Ainsi est né le Radical Survival Toolkit. La publication rassemble les outils, rituels et réflexions radicales rassemblés de manière collaborative par la Common Dreams School et de ses participant·e·s.
Le Toolkit propose une recherche ouverte sur l’adaptation à l’inconnu et à l’instabilité, et se questionne à travers différentes formes sur les possibilités d’un monde plus désirable. Le collectif MOSSS composé de Mélanie Ganino, Sarah Drapeau et Delphine Mertens est né de la création de cette publication. Soutenues par le Cifas et la Common Dreams School, elles ont porté le projet de publication et vous le présenteront.
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Alicja Rogalska (PL)
Pretend you’ve got no money
Quoi: Savoirs et tactiques, présentation de projet.
Quand: 22/09 - 14:30 > 14:45
Où: dans votre supermarché local
Langue: Anglais et français
Alicja Rogalska présentera son projet Pretend You’ve Got No Money, podacst à écouter dans votre supermarché local. [voir rubrique «Tout au long du festival»]
Version française enregistrée à Radio Panik avec Leslie Doumerx, avec la voix de Noémie Zurletti.
www.alicjarogalska.com
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APRES-MIDI: 15:00 > 17:00
Choix entre trois propositions
1. Gosie Vervloessem, alias The Sick Detective (BE)
The True Nature Of Bruxelles.
Quoi: Performance
Quand: 22.09 – 15:00 > 17:00
Langue: anglais
Où: Ferme Urbaine Le Début des Haricots
Gosie Vervloessem, alias The Sick Detective vous guide à travers la carte botanique du pentagone magique pour explorer avec vous la vie végétale intime de Bruxelles. Le jardin d’Eden, le jardin des horreurs se fait labourer, un paysage d’émotions fait surface et révèle la vraie nature de la ville marécageuse. La recherche artistique de Gosie Vervloessem se concentre sur la position du chercheur en période de crises multiples. Son travail fait face aux défis qui se présentent dans ce rôle et cherche de nouvelles façons de produire des connaissances. Elle se concentre principalement sur le concept de nature et tente de démêler les idées qui le sous-tendent. Ce faisant, elle se définit comme une détective malade, un personnage qui implique le règne végétal comme un allié possible dans sa recherche. Son travail est fortement inspiré par la biologie végétale, les bandes dessinées et les films d’horreur. Elle a d’ailleurs un super costume inspiré du Marvel Swamp Man / The Man-Thing, qui peut se traduire en français l’homme chose, l’homme des marais.
(www.wpzimmer.be/en/artists/gosie-vervloessem/)
2. Zoë Palmer (UK)
Repos - rêve - tissage
Quoi: Rituel
Quand: 22.09- 15 :00 > 17 :00
Langue: anglais + facilitation vers le français
Où: Ferme Urbaine Le Début des Haricots
Dans un monde où nos rêves ont été colonisés, vénérer collectivement nos rêves est un acte radical. Comment pouvons-nous créer un espace pour que la nature
rêve à travers nous ? Comment pouvons-nous travailler avec des plantes pour cultiver nos jardins intérieurs de rêveur·se·s ? Cet atelier combine rencontres entre plantes de jardin et plantes aromatiques, dégustation guidée de tisanes d’herbes locales, repos et rêves diurnes et partages en petit groupe, le tout dans un cadre décolonisé. Explorant nos écologies ancestrales, nous partagerons les histoires de nos ancêtres et leur lien avec la terre. Nous nous demanderons qui a eu historiquement droit au repos et aux loisirs dans les paysages ruraux ? Qui en a été exclu ? A qui offre-t-on le cadeau du repos en connexion avec la nature ?
(www.zoelaureenpalmer.com)
3. Wapke Feenstra (NL)
The Rural Undercurrent
Quand: Workshop
Quand: 22.09 – 15:00 > 17:00
Langue: anglais + facilitation vers le français
Où: Ferme Urbaine Le Début des Haricots
Chaque ville—Bruxelles y compris—a une facette rurale sous-jacente. Wapke nous invite à aller creuser, à aller visiter ce côté rural enfoui, que ce soit dans la ville ou en nous. Les habitudes alimentaires sont souvent connectées à une campagne proche, mais aussi simplement à l’état d’esprit des habitant·e·s qui ont un héritage rural.
Pendant l’atelier, nous explorerons cet imaginaire rural à travers le dessin, qu’il soit géologique, économique ou spéculatif.
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Zoë Palmer (UK)
Quoi: intervention artistique, rituel, co-création
Quand: 22.09 tout au long de la journée
Langue: anglais + traduction simultanée
Où: Ferme Urbaine Le Début des Haricots
Tout au long de la journée, les participant·e·s seront invités à tisser des liens entre les mondes. Ce tissage sera composé de matières que nous aurons collectées. Dans ce mandala de groupe, il y aura quelque chose de rural, quelque chose d'urbain et des graines de fleurs sauvages.
Zoé Palmer nous invitera aussi à nous éloigner des hiérarchies et des mentalités coloniales en honorant les différentes formes de savoir.
Ce rituel se terminera par un grand compostage et par un joyeux partage de mocktails botaniques faits maison. Nous lèverons nos verres à la terre, aux un·e·s et aux autres, à nos actes collectifs.
Nous ferons aussi des dons au monde plus qu'humain sans oublier les champignons. Des mocktails spéciaux issus de la carte de notre apothicaire décolonisée leur seront donnés en offrande.
www.zoelaureenpalmer.com
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JOUR #3
Tou·te·s au champ !
Après-midi à Open Akker, Dilbeek
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15:00 RV à la gare du midi pour un départ collectif à vélo ou en transports en commun
16:00 arrivée à Open Akker
16:00 > 19:38 Intervention artistique, marche et chorégraphie
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Compostela de Open Akker, Future Farmers (BE/US)
Quoi: intervention artistique collective
Quand: 23.09 - 16:00 – 19:39 coucher du soleil
Où: Open Akker. Sint-Anna-Pede, 1701 Dilbeek
Open Akker est à un tournant de son histoire et nous invite à contribuer.
Le mot Akker désigne une terre labourée sur laquelle poussent des cultures. Après deux ans de culture de céréales anciennes, d’abord avec un tracteur, puis avec des chevaux et enfin avec des outils poussés à la main, il est devenu clair que le sol était « trop pauvre » pour continuer la production. Aujourd’hui, à l’occasion de Feral, Open Akker souhaite entrer dans une relation plus douce et plus intime avec le site, axée sur la cicatrisation du sol. Le compost a toute sa place danscette nouvelle histoire.
Pour l’occasion de Feral, Open Akker propose donc une Compostela—une série de mouvements et d’action :
Une marche
Une fertilisation à base de compost déposé sur la terre
Un moment pour réfléchir/affirmer l’intention de notre présence là-bas
Un moment pour consulter nos cohabitant·e·s (voisin·e·s visibles et non visibles)
Un moment pour réfléchir au nom du projet, pour trouver un nouveau sens au mot Akker ou brouiller les lettres pour former un nouveau nom ou utiliser notre voix pour l’appeler.
Avec Francesca Saraullo, Futurefarmers, Bram Van Cauwenberghe, Madeline Olmer, Hans Beckers & Friends (entre autres).
Départs en transports en communs :
Rdv à 15h à la gare du midi, arrêts De Lijn Quai 9.
Départs en vélo :
Rdv à 15h à la gare du midi, place Victor Horta.
Alicja Rogalska (PL) —Pretend You’ve Got No money
Quoi: Intervention artistique dans l’espace public. Visite secrète de supermarché à écouter au casque.
Quand: Disponible du 15 septembre au 15 octobre, en podcast sur cette page.
Où: Dans votre supermarché local
Conçue pour perturber nos habitudes d’achat quotidiennes, la visite vous invite à avoir un autre type de relation avec votre supermarché local, en le traitant comme une scénographie prête à l’emploi pour un récit sinueux, ludique et légèrement chorégraphique sur la politique de la production alimentaire, la distribution et consommation. Parmi les sujets abordés figurent : la théorie de la distinction de classe de Bourdieu, les émeutes du pain, la neurologie politique du dégoût, la grande famine irlandaise, le rôle des bananes dans la guerre civile colombienne, la main-d’œuvre agricole migrante, l’automatisation, les cultures liées au changement climatique, la psychologie des habitudes d’achat et le blocus de Mussolini sur les pâtes.
Alicja Rogalska est une artiste interdisciplinaire d’origine polonaise basée à Londres et à Berlin et formée à Varsovie et à Londres. Elle est fille de paysans. Elle travaille principalement dans des contextes spécifiques en créant des situations : des performances, des marches et des installations en collaboration avec d’autres personnes (chanteur·euse·s populaires des campagnes hongroises, polonaises et indonésiennes, scénaristes
de Live Action Role Playing). Ensemble, iels cherchent des idées émancipatrices pour l’avenir. Alicja se concentre sur les structures sociales et le sous-texte politique du quotidien.
(www.alicjarogalska.com)
Version française avec la voix de Noémie Zurletti
Rnregistrement et montage: Leslie Doumerx à Radio Panik.
FERAL est une nouvelle proposition du Cifas, lieu d'expérimentation et de co-apprentissage pour l’art vivant dans la ville et ses lisières.
Direction générale et artistique : Marine Thévenet
Coordination : Charlotte David
Production : Mathilde Florica
Stagiaire: Gaspard Catteau
Production/Runner: Britt Roger Sas
Aide production: Laura Oriol
Direction technique : Vincent Tandonnet
Conseil artistique et écriture : Anna Czapski
Photographies: Bea Borgers
Modération: Anna Rispoli
Facilitation: Jessica Champeaux et Flore Herman
Traces: Céline Estenne
Traduction simultanée: Préférences SF
Catering: Apus et les Cocottes Volantes
Projection en plein air: Libération Films
Parking vélo: Brik
Avec la présence des étudiant·e·s en Master 2 Design urbain de l'ARBA, sous la direction d'Alice Finichiu.
En co-production avec La Bellone/Maison du Spectacle. En collaboration avec le Début des Haricots. Avec le soutien de la Ville de Bruxelles et du RACC.
Féral: se dit d’une plante ou d’un animal domestique redevenu·e sauvage, particulièrement après avoir échappé à la domestication ou la captivité. Se dit aussi pour les plantes qui poussent dans les interstices.
Inscription ici à partir du 25 août.
La Bellone + Ferme urbaine du début des haricots + Open Akker
