Pendant le festival Feral 2024 le panel « Qui peut changer Carnaval ? » a réuni différents praticien·nes du rituel carnavalesque. Iels se sont proposé•es de prendre Carnaval comme prisme d’observation pour questionner notre rapport à la tradition et à la légitimité. Est-il un acte de réappropriation de l’espace public ? Comment nous (ré-)emparer de ses traditions tout en nous émancipant d’un régime patriarcal et colonial ? Dans une perspective de droit d’accès à la ville, comment « inventer nos propres costumes, nos propres chants, habiter nos propres territoires » ? Cette table ronde témoigne de quelle contre-culture participent les carnavals indépendants et « sauvages », des « contre-carnavals » qui tâchent d’échapper à une industrie culturelle et touristique. Moment de transgression des règles et des hiérarchies, Carnaval nous pousse à questionner la normativité des corps dans l’espace public et à déplier ce que nous souhaitons fabriquer lors de ce cycle d’invention, de construction et de destruction. Quelles sont les pratiques que nous voulons renverser et brûler ? De quelle organisation collective avons-nous besoin, afin de disséminer et perpétuer ces expériences de lutte, tenir et résister ?

Publié en partie dans la Revue Feral n°3, cette discussion est ici retranscrite dans son intégralité.