Une carte subjective est une carte réalisée par un groupe d'habitants avec l'aide d'une équipe d'artistes et de géographes. Elle est ensuite imprimée et rendue publique dans les espaces de communication des villes.

Cartographier son territoire

Catherine Jourdan, psychologue et artiste documentaire, mène depuis plusieurs années un projet à plusieurs : le documentaire cartographique. Son nom ? La géographie subjective. Presque un pléonasme, mais n’entrons pas dans le débat, car nous pourrions chercher longtemps une carte dite objective... Il s'agit donc de donner ses heures de gloire à une géographie sensible, parfaitement exacte ou inexacte, buissonnière, personnelle et collective et la rendre publique par le biais d'une carte.

Un pastiche

Une carte dite « subjective » représente donc la vision qu’a un groupe de son territoire, de sa ville à un temps donné. On l'aura compris, elle ne se base pas sur des données réelles (comme la distance, la disposition et la fonction sociale des lieux…) mais sur les impressions des habitants. Subjective elle l’est par son objectif ! On y retrouve donc les souvenirs, les histoires de lieux intimes ou non, les idées hâtives, les croyances.  Cette carte pointe aussi bien les espaces rêvés que ceux du quotidien. Elle invente de la fiction autant qu’elle dit. Mais n’a-t-on pas toujours besoin d’inventer le réel pour pouvoir le penser ? Le réel tout seul, parlerait-il ?

Arrêt sur image de la ville, la carte subjective est un prétexte pour raconter aux autres son quartier, son territoire, ses chemins. Parlant de soi et de l'autre: elle dit et imagine une manière de vivre ensemble un territoire.
Jouant des codes de la cartographie officielle, elle s'octroie quelque peu de légitimité et permet de présenter avec sérieux la vision subjective de celui qu’il l’a produite. La géographie subjective est donc un pastiche sérieux.

Au terme de la création, l’exposition des cartes dans la rue, suscite un débat informel sur la ville et la place tenue par chacun en son sein. La carte ainsi exposée publiquement fonctionnerait comme une «invitation à dire» son parcours, « à projeter » sa représentation de la vie collective, à déconstruire les évidences.

Notre identité ne viendrait pas d’un sol ou d’une prétendue identité territoriale fixe ? Notre territoire n’est pas ce que nous voyons autour de nous ? Voilà donc les concepts d’identité, de territoire, d’espace public partis en goguette...

Un merveilleux point de départ en somme pour tracer, penser, dessiner ensemble cette réalité qui nous entoure et se drape dans les plis de la dite évidence !

www.geographiesubjective.org

Saint-Gilles

Catherine Jourdan viendra mener deux ateliers avec deux groupes cibles spécifiques; d'une part avec les bénéficiaires du CPAS et d'autre part, avec des artistes.

Suite à ces ateliers, Catherine Jourdan mettra en commun les visions et les idées des deux groupes pour réaliser une carte commune qui sera ensuite imprimée et affichée dans divers lieux de la commune, notamment sur les panneaux publicitaires publics.
La carte sera également en vente dans divers lieux de la commune déterminés par ses concepteurs (maison de la culture, office du tourisme, mais également commerces de proximité, lieux emblématiques, etc.)

Le résultat du projet "Géographie Subjective" sera présenté dans le cadre de SIGNAL - université d'été et interventions urbaines qui se tiendra à Saint-Gilles du 9 au 12 septembre 2015.

Atelier I

25 > 29 mai
Cet atelier s'adresse aux bénéficiaires du CPAS

Atelier II

8 > 12 juin
Cet atelier s'adresse aux artistes Saint-Gillois
Des rencontres/échanges entre les groupes des deux ateliers sont prévus, les dates seront déterminées ultérieurement.

Vernissage

11 septembre au Centre Culturel Jacques Franck

Catherine Jourdan

Après un master de philosophie à l'université Paris X Nanterre en 2002 et un court temps d'enseignement, Catherine Jourdan s’est orientée vers la pratique artistique. Sculpture, installation, vidéo, performance... pour inventer des trajectoires. Le dernier projet dit « artistique » qu’elle conduit est celui de Géographie subjective, depuis 2009.
Depuis 2011, elle est titulaire d'un master de psychopathologie clinique d’orientation analytique et travaille en qualité de psychologue clinicienne. Elle partage son temps entre l'écoute clinique et la pratique documentaire.