Together-mess: Un regard sur la volonté de se dénouer, sur l'amour et le collectif.

Traces

Together-mess est une rencontre de 6 jours entre divers praticien·nes issu·es de domaines artistiques et autres. Un groupe de 15 praticien·nes travaillera intensivement, ensemble - mais chacun à partir de sa propre pratique et de ses propres intérêts - autour de la notion d'amour en tant que volonté de se dénouer.
  Trois chercheureuses et artistes invité·es, Shila Anakari, Naeem Inayatullah et Gérald Kurdian, apporteront des propositions inspirantes. Mardi soir, nous organiserons une table ronde sur les difficultés et problématiques que posent le travail en collectif.

Rejoignez-nous en tant que visiteureuses pour une session du matin ou de l'après-midi !

Together-mess

Venez, venez,
dénoué·x·e

Vous tous qui avez été désenchanté·x·es
Qui pensiez avoir pris le chemin de l'amour et de la joie
Et qui vous êtes retrouvé·x·es dans des situations d'insouciance
Qui pensaient que les choses s'arrangeraient si vous disiez simplement votre vérité
Vous tous qui voulez vous reposer
Vous retirer de la fantaisie de l'individualité
Venez dans le potentiel de célébration de l'ensemble du désordre

Venez, venez
Être dénoué·x·e

Nous travaillons sur l'amour. Un amour qui est une pratique, un processus de faire et de défaire, un amour qui est une volonté de se dénouer. Nous voulons apprendre collectivement, problématiser et comprendre où nous réussissons et échouons à aimer de cette manière. Nous voulons développer des prototypes de nouvelles pratiques, partager des méthodes, produire des connaissances et former de nouvelles affinités et alliances.

Peut-on éprouver de la joie en faisant l'expérience de l'altérité ? Qu'est-ce que la rencontre avec quelqu'un au point de remettre en question nos croyances ? Comment permettre aux divergences de nous toucher assez profondément pour que nous commencions à nous interroger sur ce que nous sommes ? Et quel est le rapport entre la remise en question de nos fondements et l'amour ?

L'amour en tant que volonté de se dénouer est un amour qui résiste à l'assimilationnisme et soutient la possibilité de coexistence des différences, des désaccords et des contrastes. Nous travaillons avec un amour qui remet en question ce qui est bon, qui défie la moralité culturelle. Nous cherchons des méthodes pour pratiquer cet amour parmi les étrangers, les parents, les institutions et d'autres que les humains, dans la sphère sociale, politique et publique.

Nous souhaitons créer un espace courageux. Un espace dans lequel nous pouvons questionner et construire une critique sur les notions de sécurité et de soin. L'amour peut-il être une pratique d'accueil des frictions et des conflits ? Comment aimer une tempête émotionnelle ? Nous considérons que c'est une pratique qui permet de se défaire.

Nous cherchons à apprendre ensemble, à partir de la multiplicité de nos voix, de nos expériences et de notre savoir incarné. Comment les collectifs peuvent-ils construire de nouvelles façons d'être ensemble sans reproduire les dogmes et les dynamiques de pouvoir qu'ils cherchent à critiquer dans la société ?

venez, venez
reines de la colère
junkies de l'amour
les fous de joie
faisons un JoMO au lieu d'un FoMO
venez vous amuser, killjoy, heal-joy
participez à l'opéra
défaire les réponses et défaire les questions
coudre les débuts aux fins
venez défaire la fin et y trouver le commencement

Venez relever le défi d'être un collectif qui matérialise de nouvelles façons d'être ensemble.

La langue de travail est l'anglais mais nous pouvons faire des traductions en français et en néerlandais.

Invité·x·es

Shila Anaraki

"Devenir autre" par le biais de rencontres dans des espaces intimes.

Des rencontres avec des personnes d'origines culturelles différentes nous permettront d'aborder l'idée de "se défaire" - ou de "devenir autre", comme j'ai tendance à l'appeler. Notre point de départ sera des interviews d'habitant·es de Bruxelles et d'Amsterdam qui ont ouvert leurs maisons privées pour accueillir des sans-abri en déplacement. Les fragments que je partagerai traitent des effets que ces expériences ont eus sur la vie des hôtes et offrent des perspectives fructueuses sur lesquelles nous pourrons nous appuyer au cours de notre recherche commune.
J'ai une formation en arts du spectacle et en pédagogie des arts. J'ai récemment obtenu un master en anthropologie sociale et culturelle à la KU Leuven (BE) où je mène actuellement une étude dans le cadre de ReROOT, un projet Horizon 2020 sur les infrastructures d'accueil en tant que sites d'intégration pour les nouveaux arrivant·es. Mon étude se situe en Belgique et aux Pays-Bas et examine les pratiques socio-matérielles et politiques dans le contexte de l'hébergement informel par et pour les personnes en déplacement. D'une part, je m'intéresse à la manière dont les rencontres et les pratiques dans de tels contextes permettent de défendre les droits et les besoins fondamentaux. Ces luttes politiques s'articulent souvent autour d'occupations (médiatisées), mais aussi d'interactions moins visibles et de réseaux de soutien. D'autre part, j'étudie comment ces pratiques co-développent les processus de gouvernementalisation ou les technologies urbaines telles que la négligence, la destruction, les déportations, les expulsions, l'illégalisation ou la criminalisation. Un objectif important de cette étude est de tirer des enseignements des pratiques innovantes en matière d'hébergement, car elles permettent (potentiellement) de modifier la façon dont les gens vivent ensemble de manière significative.

Naeem Inayatullah

Naeem Inayatullah est professeur de politique à l'Ithaca College, dans l'État de New York. Ses recherches portent sur l'histoire de l'économie politique, l'histoire du tiers-monde, la théorie économique, la théorie des relations internationales et la pédagogie. Dans ses cours, Naeem pratique une approche qu'il décrit comme une improvisation collective socratique. Cette approche est à la fois radicale et réflexive, s'inspirant de Lacan et s'attaquant aux inégalités de pouvoir qui existent dans la salle de classe.
"Je suis toujours le fils de fermiers du Pendjab qui essaie de trouver sa voix et son chemin dans le monde.  J'essaie de comprendre le miracle de cette trajectoire.  Mais il y a aussi de la colère.  La colère de quelqu'un qui pense que l'objectif premier de la théorie sociale est d'ignorer les injustices évidentes de notre monde.  Nous croyons être des libérateurs.  Mais en réalité, nous sommes les rouages de la machine de l'Empire ; des agents doubles qui ont perdu le souvenir d'avoir été transformés. C'est ce que j'ai appris jusqu'à présent".
Bio complète

Écrits

Livres

Gérald Kurdian

Gérald nous ramène dans notre corps, en faisant des textes et en créant de la musique à partir de toutes les choses dont nous avons discuté.

Gérald Kurdian aka GÆRALD (iel) est musicien·ne, performeureuse et DJ basé·x·e à Bruxelles et à Paris. Iel a étudié les arts visuels à l'ENSAPC avant d'entrer dans le programme de danse contemporaine Ex.e.r.ce 07. Ses concerts obliques, mêlant musique électronique, performance et pratiques documentaires sont depuis régulièrement présentés en Europe et à l'étranger. En 2018, iel initie HOT BODIES OF THE FUTURE!, une série de projets de recherche musicale et performative (performances, ateliers de chorale queer-féministe, soirées inclusives, et plus encore) autour des révolutions sexuelles. Iel est actuellement l'un des artistes-chercheureuses de la coopérative de recherche de l'ESACM.

Table ronde

Teresa Gentile et Fred Bernier de ZoneKlopper, Antoine Defoort de L'Amicale, Emmanuelle Nizou et Amandine Faugère de Désorceler la finance, ainsi que Céline Estenne qui vit dans un habitat collectif à Bruxelles seront invité·es à discuter de leurs collectifs et de ses défis: situations conflictuelles, dynamiques de pouvoir, équilibre entre les besoins individuels et collectifs, échecs, réparations.

Participant·x·es

Shila Anaraki, Olga Bientz, Roger Fähndrich, Nicolas Galeazzi, Charlotte Gruber, Mathieu Hebert, Miko Hucko, Ophélie Mac, Laura Oriol, Tiziana Penna, Martina Petrovic, Anna Potieshkina, Irena Radmanovic, Túlio Rosa, Adva Zakai.

Programme de la semaine

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Les créneaux horaires visiteureuses sont indiqués en orange clair (input) et en mauve (output). Un moment d'output est un moment dédié dans lequel les participant·x·es collaborent, partagent ou créent de nouvelles pratiques, et forment peut-être de nouvelles alliances. Ces moments d'output évoluent à partir des moments d'input et des intérêts des participant·x·es.

Vous êtes invité·x·es en tant que visiteureuse à participer à un moment d'input avec un de nos invité·es ou à un moment d'output pour suivre les propositions, donner votre avis ou simplement être là en tant qu'observateurice. Vous serez accueillis et intégrés au processus.

Choisissez un ou plusieurs créneaux et écrivez-nous par mail pour nous en informer: cifas@cifas.be

Nous avons hâte de vous rencontrer!

School Of Love

School Of Love (SOL) est une plateforme de pratiques artistiques collectives, invitant les gens à explorer des façons d'être et de s'engager ensemble. SOL recherche et expérimente des formes d'amour critiques, exercées entre different·es inconnu·es, institutions, collègues, communautés, générations et écoles. Ces formes se manifestent dans diverses activités telles que les conversations collectives, l'enseignement dans les lycées, l'organisation de laboratoires de recherche artistique et collective.

School of Love est soutenu par VG. Porte-feuille administrative soutenu par SPIN.