9:30 - Accueil

10:00 - Introduction Marine Thévenet (Cifas)

10:30 - Discussions :

Nolwenn Peterschmitt (FR), Danse, désordre et rituel contemporain : le cas d’UNRUHE, expérience collective inspirée de la danse de Saint Guy

UNRUHE a pour sujet initial la danse de Saint Guy, une épidémie de danse qui contamina des habitant·es de la ville de Strasbourg en 1518. À travers l’étude de ce curieux phénomène et du contexte socio-politique d'où il surgit, UNRUHE enquête sur les pulsions individuelles et collectives, et sur la danse comme besoin vital. Ce rite permissif révèle un récit inconscient du corps collectif, ses empêchements, sa violence, sa poésie. Cette intervention rendra compte des différentes étapes de construction dramaturgique et énergétique du rite d’UNRUHE, ainsi que des problématiques qui se sont révélées au fur et à mesure de son expérimentation avec les publics. 

Nolwenn Peterschmitt est née à Strasbourg et co-dirige avec Laurène Fardeau le Groupe Crisis, collectif marseillais. Formée en tant que comédienne à l’Académie de l’Union à Limoges, elle poursuit ensuite son enquête de la scène grâce à la rencontre avec le butô, le krump, la danse contemporaine, le clown et la recherche en sciences sociales. Sa pratique artistique se déplace en permanence entre la recherche sur le jeu de l’acteur·ice, son incarnation brute et la danse comme désir manifesté.

crazinisT artisT (GH), La performance comme acte de résistance radicale

Va-Bene Elikem Fiatsi (crazinisT artisT) partagera avec sa pratique d'artiste multidisciplinaire mais aussi de curatrice, mentore et philanthrope. En tant que fondatrice/directrice de la perfocraZe International Artist Residency (pIAR), qui est actuellement menacée par le projet de loi anti-LGBTQIA+ au Ghana, Va-Bene détaillera la genèse de son engagement et de sa pratique de la performance. Sa présentation se penchera également sur la persécution de la communauté LGBTQIA+ au Ghana et le projet de loi draconien qui cherche à criminaliser et à emprisonner les personnes homosexuelles, leurs allié·es, parents, ami·es, etc.

Va-Bene Elikem Fiatsi, aka crazinisT artisT, est une artiste multidisciplinaire, curatrice et mentor ghanéenne. Elle utilise la performance et l'installation pour enquêter sur les stéréotypes de genre, les préjugés, la queerness, les politiques et les conflits d'identité, la stigmatisation sexuelle et leurs conséquences pour les personnes marginalisées. Grâce à des rituels et à un personnage au genre fluide, elle utilise son propre corps comme outil de réflexion pour aborder des questions telles que la privation des droits, l'injustice, la violence, l'objectivation, le racisme ou l'endoctrinement systémique.

Laboratoire d'Imagination Insurrectionnelle (Isa Frémeaux & Jay Jordan) (FR), De l'artivisme à l’animisme, entre résistance et rituels : le défi de devenir le territoire

Les rituels sont les ancêtres de tout art, une biotechnologie de transformation et de connexion. Pourtant, le monde de l'art contemporain promeut souvent des modes de vie individualistes, détachées et hypermobiles, où le geste créatif n'a pas de réel ancrage dans une communauté ou un territoire. En 2012, le Labofii a déserté la métropole pour vivre sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Il y a co-fondé la Cellule d'action Rituelle avec le duo -h- pour concevoir des rituels, dans une tentative de ramener la culture aux racines étymologiques de cul-terra, "prendre soin de la terre". Isa Frémeaux et Jay Jordan partageront certains aspects de ce voyage, parfois cahoteux, vers la magie.

Isa Frémeaux (elle) est Maître de Conférences en Media et Cultural Studies à Birkbeck College-University of London (GB) pendant 10 ans avant de déserter l’Université pour respirer le vent de la liberté et du collectif. Elle prête ses compétences à divers collectifs, associations et institutions en tant que formatrice et consultante. Elle est co-autrice avec Jay du livre film Les Sentiers de L’utopie (la Découverte, 2008) et We are Nature « Defending » Itself: Entangling art, activism and autonomous zones (Pluto, 2021).

Qualifié d' "extrémiste domestique" par la police et de “magicien de la rébellion" par la presse, auteur·ice, sorcière, travailleuse du sexe à temps partiel et fauteur·euse de troubles à temps plein, Jay Jordan (iel) est une amoureux·se des lisières, en particulier entre l'art et l’activisme. Iel a travaillé dans divers contextes, des musées aux centres sociaux squattés, des festivals internationaux de théâtre aux camps d'action climatique. Iel a cofondé Reclaim the Streets et l'armée des clowns et a co-édité We Are Everywhere: the irresistible rise of global anti-capitalism (Verso, 2003) et travaillé comme caméraman avec Naomi Klein sur The Take (2004).

Ensemble, Isa et Jay ont fondé et animent Le Laboratoire d’Imagination Insurrectionnelle (Labofii), un collectif rassemblant artistes et activistes pour concevoir de nouvelles formes de résistance créative. Le Labofii a ainsi lancé une régate de radeaux rebelles pour bloquer une centrale à charbon, transformé des centaines de vélos en machines désobéissantes et refusé d’être censuré par la Tate Modern.

→ Le Labofii donne un workshop intoductif à Feral les 10-11 septembre. Il s'agira d'un workshop de Désobéissance Magick. Iels exploreront avec les participant·es l'utilisation des rituels et de la magie comme outils pour les mouvements sociaux radicaux en lutte contre le capitalisme pétro-patriarcal-colonial. Pour postuler, c'est par ici.

Désorceler La Finance (BE), Désorceler les récits du capitalisme tardif

La pratique de Désorceler La Finance mobilise les outils de la magie pour désécrire la fiction du capitalisme tardif et imaginer ses alternatives. Elle combine rituels de désenvoûtement de la finance, cartomancies pour ré-ouvrir les horizons, expositions de curiosités économiques, pratiques spéculatives, créations documentaires et sonores... Ses membres nous parlerons plus en détail de leur stratégie et de leurs déploiements.

Désorceler La Finance est un laboratoire sauvage, indépendant et autogéré. Cet espace transdisciplinaire réunit des artistes, chercheur·euses et activistes. Il active des pratiques sorcières comme outils de luttes anticapitalistes.

12:30 - Questions croisées

13:00 - À table !

Prix libre