Arpentages
- lecture collective
Arpentages autour de l'art vivant dans l'espace public.
Voilà une saison d’arpentages qui recommence ! À travers cette prochaine série de lectures collectives, on poursuit notre questionnement :
C’est quoi l’espace public ?
Ensemble, on propose un temps pour lire un livre autour de l’espace public et réfléchir à comment y travailler, y créer, s’en occuper, le défendre, par qui et pour qui … chaque fois avec un prisme artistique, social ou politique singulier.
Qu'est-ce que l'arpentage ?
L’arpentage, c’est lire un livre en entier et en collectif. On découpe un livre, chacun·e lit une partie, puis nous nous racontons ce que nous avons lu. Cette méthode de lecture, née au 19ème siècle dans les cercles ouvrier·es italiens, s'inscrit dans une démarche d’éducation populaire et vise un partage collectif des savoirs. Ensemble, on fait l'expérience de se confronter à des livres théoriques qui peuvent nous paraître inaccessibles.
Venir à un arpentage, c'est s'engager dans un processus d'apprentissage collectif.
C'est alors aussi rester pendant toute la durée de l'activité, afin de commencer et terminer la lecture ensemble.
Pour qui ?
Ouvert à toustes sur inscription, pas de prérequis nécessaires.
Pour s’inscrire, envoyer un mail à : cifas@cifas.be
Ce premier arpentage est ouvert aux enfants et jeunes adultes en fonction de l'appétit de lecture et du désir de discuter des idées de l'ouvrage (texte accessible à partir de 10/11 ans).
L’atelier est francophone et le moment de lecture peut être adapté aux besoins de chacun·e (quantité de pages à lire à adapter, lecture en binôme…), afin que ce moment soit accessible au plus grand nombre.
Par qui ?
Les arpentages sont organisés par un petit groupe d'artistes qui se sont rencontrées dans le cadre des Constellations, un programme de co-apprentissage autour de l'art vivant dans la ville organisé par le Cifas.
Les prochains arpentages :
- 8 février 2025
- 12 avril 2025
Passé : Arpentage #2
Traces et tensions en terrain colonial : Bruxelles et la colonisation belge du Congo, Nicholas Lewis
Pour ce second arpentage, nous vous proposons de plonger dans la question de la décolonisation de l'espace public à Bruxelles :
« Traces et tensions en terrain colonial est le fruit d’un travail collectif. Pour accompagner cette recherche indépendante, Nicholas Lewis a fait appel à plusieurs autrices et actrices du champ décolonial et antiraciste dont Anne Wetsi Mpoma, Véronique Clette-Gabuka, Joëlle Sambi Nzeba, Georgine Dibua Mbombo et François Makanga.
De la commune d’Etterbeek à celle de Schaerbeek, de la place Royale au parc du Cinquantenaire, Nicholas Lewis nous guide lors d’une déambulation sensible dans les rues de Bruxelles afin d’examiner en profondeur le rapport qu’entretient la société belge à son histoire coloniale.
L’ouvrage formule une remise en question radicale des structures du pouvoir colonial et racial à travers une critique politique et esthétique de l’espace public bruxellois. Le livre est ainsi structuré sous forme de guide proposant un arpentage visuel et spatial dans trois communes et deux espaces bruxellois. »
Passé : Arpentage #1
La ville des enfants - Pour une [r]évolution urbaine, Francesco Tonucci
Pour ce premier arpentage et pour prolonger l’émerveillement toujours renouvelé que nous donne à voir Bruxelles sans voiture un dimanche par an, on vous propose de lire La ville des enfants - Pour une [r]évolution urbaine de Francesco Tonucci (Editions Parenthèses, 2019).
« Offerte aux citoyens les plus « forts » et aux voitures, dont la circulation et le parking dévorent l’espace public, la ville est progressivement devenue invivable, agressive, voire dangereuse pour les plus faibles, personnes âgées, handicapés et, par-dessus tout, les enfants, porteurs d’avenir. Et si nous inversions les choses ? Si nous rendions la ville aux piétons, aux jeux des enfants, aux rencontres et aux échanges entre générations ? Le projet apparemment utopiste de « Ville des enfants » présenté ici par Francesco Tonucci a déjà vu le jour dans plusieurs villes d’Europe et d’Amérique latine. Cet ouvrage, qui en détaille les modalités concrètes, en prouve la faisabilité. De quoi nourrir d’optimisme le débat, aujourd’hui très vivant, de la place de l’enfant-citoyen dans la ville. »
Passé : la saison 2023-2024 :
Arpentage #4
Faire art comme on fait société, Les Nouveaux Commanditaires
Cet ouvrage ambitionne de penser les liens entre art et démocratie. Comment les œuvres peuvent-elles changer la société ? Comment intégrer les citoyens à la signature de l'œuvre ? Comment comprendre l'articulation entre interventions publiques ou privés, marché et spectateurs ? Ce sont là quelques-unes des questions auxquelles 47 contributions, issues de nombreux champs disciplinaires, cherchent à répondre, en se fondant tantôt sur des études de cas à travers l'histoire, et tantôt sur l'étude générale des fonctionnements actuels.
Ces réflexions procèdent de la naissance et du développement d'un dispositif radicalement nouveau intitulé les Nouveaux commanditaires. Depuis les années 1990, il a permis l'émergence d'un art d'avant-garde d'essence démocratique dont les productions passent d'abord par la formulation des désirs des citoyens et non plus seulement des artistes. Cet ouvrage et les neuf films qui l'accompagnent en décrivent également les visées et quelques réalisations, parmi les centaines qui ont déjà vu le jour. Ouvrage de débat et ouvrage de combat, il porte en germes les conditions d'un renouveau complet de notre politique culturelle, à rebours du fatalisme ambiant.
Publié chez Les Presses du réel, 2013
848 pages
Nous vous proposons cette fois-ci d’arpenter une sélection de chapitres parmi les 47 contributions.
Arpentage #3
Ce prochain arpentage, est en association avec Le Syndicat des immenses. Il s'inscrit dans le contexte de leur Immense Festival, qui se déroule tout le long du mois de mars et dont le but est de conscientiser le public bruxellois au sans-chez-soirisme et de faire circuler ce message :
Le sans-chez-soirisme n’est pas une fatalité, mais un choix politique, et un autre choix est possible.
Immensité et stratégie, Le Syndicat des immenses & alii
À cette occasion, nous arpentons Immensité et stratégie, qui sort le mois prochain et dont voici la quatrième de couverture :
Immense est le nom, ni stigmatisant ni réducteur, des personnes en mallogement ou non-logement, précédemment appelées SDF, sans-abri, précaires, sans-papiers, etc.
Syndicat des immenses est depuis 2019 en Région de Bruxelles-Capitale le nom d’un syndicat hyper actif, portant la voix, les combats et les revendications politiques des immenses.
Université d’été des immenses est le nom donné au croisement et à l’ enrichissement mutuel des expertises d’ immenses et d’ universitaires, de travailleurs, de travailleuses et de politiques, autour de quelques thèmes. Un long travail réflexif précède et suit chaque Université d’ été des immenses, lequel passe par la publication d’ un livre qui fait le point provisoire sur les thèmes choisis.
"Immensité et stratégie" est le titre du livre résultant de la seconde Université d’été des immenses, qui s’est tenue le 18 décembre 2023 à l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles. Ne se limitant pas à rendre compte de toute la richesse de l’événement et des débats et réflexions qui s’y sont déployés, le livre se propose d’inclure les lecteurs et lectrices dans l’immense travail stratégique dont la « politique de l’immensité » résulte. D’où son sous-titre : « Les immenses vous incluent ».
Les 3 thèmes choisis :
1. L’humanimalisme est essentiel
2. Fin des injustices ou des inégalités : quelle priorité ?
3. Illégalités, incuries et autres fourberies de l’État
Immensité et stratégie n’est pas seulement les « actes » du colloque que fut la deuxième Université d’été des immenses, mais constitue une boîte à outil stratégique dont les concepts s’ancrent dans l’actualité de deux guerres conjointes : définitivement sociétaliser la problématique du sans-chez-soirisme et irrévocablement établir au cœur de tous les cerveaux qu’il n’est pas une fatalité.
Arpentage #2
Les morts à l’oeuvre, Vinciane Despret
Les morts peuvent faire agir les vivants, mobiliser ceux qui restent autour de questions qui touchent à la vie collective, à l'érosion des liens sociaux, à des événements qui les dépassent ou dont l'ampleur ou la violence pourrait les détruire, annihiler ce à quoi ils sont attachés. Les morts peuvent aider les vivants à transformer le monde. Dans ce livre, Vinciane Despret nous raconte cinq histoires où des morts proches ou éloignés dans le temps ont obligé les vivants à leur donner une nouvelle place. Ces morts " insistent " parce qu'il y a eu quelque chose d'injuste dans le sort qui a été le leur : victimes de violence, commandos d'Afrique et de Provence, sacrifiés politiques à la raison du plus fort... Ceux qui restent ont décidé de répondre à cette insistance en commandant une œuvre grâce à un protocole politique et artistique nommé le programme des Nouveaux Commanditaires. Ce protocole consiste à choisir un artiste et à décider en commun d'une œuvre. Il va transformer en profondeur les commanditaires. Cela n'a rien à voir avec le deuil dans sa forme autoritaire (quand les théories psychologiques enjoignent à l'oubli). C'est avec la vie, celle qui n'est plus mais qui est encore d'une autre manière, celle qui résiste à son effacement, que ce faire avec provoque une étonnante série de métamorphoses.
Biographie de l'autrice
Vinciane Despret est philosophe, chercheuse au département de philosophie de l'université de Liège. Elle est l'autrice de plusieurs livres sur la question animale qui font référence, notamment Bêtes et hommes (Gallimard, 2007) et Penser comme un rat (Quae, 2009). Elle a également publié, avec Isabelle Stengers, Les Faiseuses d'histoires. Que font les femmes à la pensée ? (La Découverte, 2011) et Que diraient les animaux... si on leur posait les bonnes questions ? (Les Empêcheurs de penser en rond/La Découverte, 2012,2014).
Arpentage #1
Estelle Zhong Mengual, L’art en commun: Réinventer les formes du collectif en contexte démocratique (2019)
L’art en commun est une enquête autour des enjeux artistiques et politiques de l'art participatif, depuis les années 1990. Estelle Zhong Mengual s’ancre dans le contexte démocratique et néolibéral de la Grande Bretagne, et regarde des dispositifs artistiques qui proposent de "créer en commun", dans l'espace social et sur une longue durée, et contribuent à la réinvention des formes possibles du collectif.
C’est par exemple Jeremy Deller, qui propose aux anciens mineurs d'Orgreave de participer à la reconstitution historique en costume de l'émeute ouvrière anglaise de 1984; ou Javier Téllez, qui organise avec les patients de l'hôpital psychiatrique de Tijuana la propulsion d'un homme-canon par-dessus la frontière américano-mexicaine.
La notion d’ "art en commun" bouleverse notre conception de l'art et nos catégories esthétiques. Et surtout s’empare des questions de participation et de communauté, qui comptent parmi les enjeux les plus cruciaux des tentatives actuelles de vivification de la démocratie, et de la reconfiguration de nos manières de vivre.
Biographie de l'autrice
Estelle Zhong Mengual est historienne de l’art et basée en France. En parallèle de ses recherches sur l'art en commun, elle s'intéresse à la manière dont nous pouvons élargir nos formes du collectif au vivant, dans le contexte de la crise écologique. Elle travaille notamment à la constitution d'une histoire environnementale de l’art. Elle a co-dirigé l'ouvrage Reclaiming Art – Reshaping Democracy (2017) et est co-autrice de Esthétique de la rencontre (2018).