Il existe à Anderlecht (Bruxelles), dans le quartier de Petite-Île un rond-point squatté par une culture vivrière locale. En pleine mousse expansive urbaine et dans la gueule du loup de la promotion immobilière, des femmes font pousser du sorgho et des haricots.
Elles le font pousser pour se nourrir et pour nourrir la terre, pour perpétuer des gestes et un savoir. Peut-être aussi pour rendre l’espace public au plus grand nombre ou tout simplement, être en plein-air.
Qui a le droit à la terre ? Comment la privation systémique de la terre et de l’espace (public) peut-elle être contrée par de nouvelles approches d’ancrage et de lutte ? Et si le nouveau souffle écolo partait des pratiques pirates dans les quartiers populaires ?
C’est le message d’espoir relayé par Fatima Ouassak, l’autrice du prochain arpentage.
C’est notre bon vœu 2025. Que la neige tombée ces jours le chuchote aux terres captives.
Que peut la nuit
Un laboratoire nocturne autour de la participation dans l'espace public et une conférence de Joëlle Zask
Le Collectif Impatience propose un temps de recherche collectif sur les outils, les promesses et les paradoxes des pratiques participatives, avec comme terrain d’exploration la nuit.
La nuit étant ouverte au tâtonnement, le Collectif propose une immersion dans la pluralité de ses dimensions. La nuit est à la fois une zone de rencontres, à laquelle il est possible de ne pas tout comprendre, où les normes s’inversent, où les perceptions sont déplacées. Elle est aussi un espace menacé par le productivisme et les logiques de rentabilité.
Ce laboratoire proposera tour à tour marches exploratoires, réflexions et expérimentations afin que chacun·e puisse imaginer et tester des modalités participatives nocturnes.
Dans le cadre de celui-ci, la philosophe française Joëlle Zask donnera une conférence ouverte au public et gratuite, le 10 mars à 18:00 à La Bellone (rue de Flandre 46, 1000 Bruxelles).
Laboratoire 10 > 14 mars 2025
Deadline pour postuler : 2 février 2025, minuit CET
Un appel à candidatures pour un programme de soutien pour artistes internationaux·les émergent·es travaillant dans l'espace public
De 2025 à 2028, le réseau IN SITU, dont fait partie le Cifas, lance PLATFORM, un programme visant à identifier 200 artistes émergent·es. L'objectif est de soutenir les premières étapes d'un projet créatif et d'offrir aux artistes des occasions de se rencontrer et de produire ensuite leurs œuvres en Europe.
Il y aura trois cycles au cours de ces quatre années de projet, lors desquels seront accueilli·es et accompagné·es 60 artistes sélectionné·es par le biais d'appels à candidatures internationaux.
Les artistes sélectionné·es seront, entre autres, invité·es à : participer à des laboratoires immersifs chez différents membres du réseau, prendre part dans un programme de soutien entre pairs, et se joindre à un programme de préparation et de formation en ligne sur la création artistique dans l'espace public.
Pour postuler au premier appel à candidatures de PLATFORM, veuillez remplir ce formulaire en ligne
Un laboratoire pour les producteur·ices internationaux·les travaillant sur des projets participatifs et / ou contextuels
La Producers' Academy est un moment dédié à la réflexion, à la pensée, au co-apprentissage, à la rencontre et à la remise en question de la pratique du·e la producteur·ice. Avec l'esprit et le cœur ouvert, de l'intégrité et du plaisir, ce séminaire de quatre jours se penche sur les urgences et les questions actuelles liées à la production d'œuvres et à la fonction de producteur.
Cette année, la Producers' Academy mettra l'accent sur les pratiques de production de projets participatifs et / ou les pratiques contextuelles.
Elle également lieu pendant le Kunstenfestivaldesarts, un festival international des arts du spectacle à Bruxelles ainsi qu’à la suite du festival d’art dans la ville OPENBARE WERKEN à Gand.
19 > 22 mai 2025
Deadline pour postuler : 16 février 2025, minuit CET
Pour ce troisième arpentage de la saison, nous envisagerons l’espace public avec une perspective radicale et décoloniale, disons même pirate
Nous lirons Pour une écologie pirate : Et nous serons libres, de Fatima Ouassak. Elle y propose un projet écologiste depuis la perspective des “sans-terre”, les habitant·es du Nord au Sud, sur la route comme dans les quartiers populaires, qui convoquent le droit de quitter, traverser, s’ancrer et défendre la terre, même si déjà dérobée.
« Nous manquons, aujourd'hui en Europe, d'un projet écologiste capable de résister aux politiques d'étouffement, dans un monde de plus en plus irrespirable. D'un projet initié dans les quartiers populaires, qui y articulerait enfin l'ancrage dans la terre et la liberté de circuler. D'un projet dont le regard serait tourné vers l'Afrique et qui viserait à établir un large front internationaliste contre le réchauffement climatique et la destruction du vivant. D'un projet qui ferait de la Méditerranée un espace autonome et un point de ralliement des mutineries du Nord comme du Sud. [...] »
In Anderlecht (Brussels), in the Petite-Île district, there is a roundabout squatted by a vegetable garden. In the midst of urban expansion and in the lion's den of property development, women are growing sorghum and beans.
They grow it to feed themselves and the earth, to perpetuate traditional practices and knowledge. Perhaps also to make public space available to as many people as possible, or simply to be outdoors.
Who has the right to the land? How can the systemic deprivation of land and (public) space be countered by new approaches to anchoring and fighting? And what if the new green movement came from pirate practices in working-class neighbourhoods?
This is the message of hope conveyed by Fatima Ouassak, the author of the next collective reading.
This is our wish for 2025. May the last few day's snow whisper it to the captive lands.
Que peut la nuit
A nocturnal laboratory on participation in public space and a conference by Joëlle Zask
Collectif Impatience are organising a collective research laboratory on the tools, paradoxes and possibilities of participatory practices, with nights in public space as their field of exploration.
As the night is open to uncertainty, they are proposing a collective immersion in the plurality of its specificities: the night as a space of encounter, where it is possible not to understand everything, where norms are reversed, where perceptions are displaced. But it is also a space threatened by a logic of productivity and profit.
This laboratory will involve exploratory walks, reflection, experimentation and wandering around the city, so that everyone can imagine and test participatory methods.
As part of this lab, French philosopher Joëlle Zask will give a conference that will be free and open to the public, in French translated into English, on 10 March at 18:00 at La Bellone (rue de Flandre 46, 1000 Brussels).
Open call for a programme supporting 200 international emerging artists creating in public space
From 2025 to 2028, the IN SITU network, of which Cifas is a member, is launching PLATFORM, a programme to identify 200 emerging artists. The aim is to support the early stages of a creative project and give artists opportunities to meet and then produce their work in Europe.
There will be three cycles over the four years of the project, during which 60 artists selected through international calls for applications will be welcomed and supported.
The artists selected will be invited to take part in immersive labs hosted by different network members, take part in a peer support programme, and join an online preparation and training programme on artistic creation in public space.
To apply to PLATFORM's first Open Call, please fill in this online form
A learning lab for international producers working with participatory projects and/or contextualized work
The Producers' Academy is a dedicated time to reflect, think, co-learn, encounter, and question the practice of the producer. With open minds and open hearts, integrity and fun, this four-day seminar delves into the current urgencies and issues around producing work and being a producer.
This year, the Producers' Academy will have a focus on practices of producing participatory projects and/or contextualized work.
It takes place during Kunstenfestivaldesarts, an international performing arts festival in Brussels and is also just after the arts in the city festival, OPENBARE WERKEN in Gent.
For this third collective reading, we will be looking at public space from a radical, decolonial - let's even say pirate - perspective
We will read Pour une écologie pirate : Et nous serons libres, by Fatima Ouassak. Ouassak proposes an ecological project from the perspective of the "landless", the inhabitants of the North and South, on the road and in working-class neighbourhoods, who are calling for the right to leave, cross, anchor and defend the land, even if it has already been stolen.
"What we lack in Europe today is an ecologist project capable of resisting the policies of suffocation in an increasingly unbreathable world. A project initiated in working-class neighbourhoods, which would at last link the roots of the land with freedom of movement. A project that looks to Africa and aims to establish a broad internationalist front against global warming and the destruction of life itself. A project that would make the Mediterranean an autonomous space and a rallying point for mutinies from both North and South. [...]"