Bruxelles crie, pleure, miaule, pépie et jette des chapeaux dans le ciel
Octobre dans le public spaceship… Sur la Place du Jeu de balle, un moine franciscain en robe brune baptise en public les animaux qui lui sont présentés. Il donne un nom et un âge et ça donne : Vénom 5 ans (Vénom est un cobaye duveteux), Velcro 7 ans (Velcro est un gros lapin), etc. etc.
Sur la Grand-Place, pendant des jours et des jours, sont les cérémonies de graduations.
Inspirées des corporations médiévales et des rites de passage des premières « Unis », ces gradations perdurent encore de nos jours. Les diplômé·es revêtent une toge pour l'occasion et se chapotent avec un mortier : une coiffe carrée plate ornée d'un pompon ou d’un gland. De l'ULB comme de la VUB, iels sont appelé·es un·e par un·e à saluer au balcon de l'Hôtel de Ville. À la fin de la journée, c'est le lancer de cris et de chapeaux sous les larmes émues des proches.
Cet octobre, on entend aussi des cris (de rage), notamment pour la défense de toutes les solidarités, comme celui-ci par exemple : « on n’est pas des citrons ».
(image : Cifas)
Constellations 2026
L’appel à candidatures pour la cinquième édition de notre programme de co-apprentissage autour de l’art vivant dans la ville est désormais ouvert
Dix artistes, deux jours pendant quatre mois et mille résonances. Constellations : un terrain de jeu pour tester, penser et créer ensemble l’art dans l’espace public d’aujourd’hui.
Le programme s’organise autour de la présentation de prototypes (une courte proposition artistique qui permet de tester une idée sans s’y attacher) qui seront ensuite triturés et chéris par l’ensemble du groupe.
Chaque année, le Cifas invite un·e artiste pour accompagner cette trajectoire. En 2026, ce sera Sarah Vanhee qui viendra prêter son regard.
Artiste, performeuse et autrice, Sarah Vanhee développe une pratique transdisciplinaire qui prend racine dans la co-création et les récits invisibilisés. Ses projets — bodies of knowledge, Words Service, The Making of Justice, Lecture For Every One… — s’inventent dans des cadres ouverts où l’écoute et l’imagination radicale sont forces de transformation sociale. Ses œuvres se déploient in situ, à l’intérieur ou en marge des institutions, dans l’espace urbain comme dans l’intime, en prison, à l’hôpital ou à l’école.
Les sessions auront lieu de 9:30 à 17:30 les :
Lundi 19 & mardi 20 janvier
Lundi 16 & mardi 17 février
Lundi 9 & mardi 10 mars
Lundi 13, mardi 14 & mercredi 15 avril
Programme gratuit et sur candidature
Deadline pour postuler : 24 novembre 2025, 11:00 CET
Le Cifas co-réalise un séminaire du cycle Pratiques Dramaturgiques proposé par La Bellone : Négocier entre conflit et liberté créative mené par Prisca Ratovonasy
Ce séminaire propose d’explorer la manière dont les artistes négocient leur liberté créative dans des contextes artistiques contrastés — qu’ils soient institutionnels, indépendants ou alternatifs, parfois in situ ou dans des lieux dédiés. Comment concilier autonomie et contraintes structurelles ? Comment inventer, dans le dialogue et parfois dans la friction, des espaces de création réellement émancipateurs ?
En s’appuyant sur son expérience de dramaturge, d’autrice et de réalisatrice, Prisca Ratovonasy propose une réflexion collective sur les dynamiques entre conflit et liberté : non pas pour les opposer, mais pour en examiner les tensions productives.
Une attention particulière sera portée aux expériences des artistes racisé·es, aux obstacles et aux leviers qu’iels rencontrent dans le champ des arts vivants, et à la manière dont la dramaturgie peut contribuer à faire émerger d’autres récits, d’autres présences, d’autres représentations.
Pendant quelques riches heures d’apprentissage et d’expérimentations, nous avons interrogé le fantastique come back du Moyen Âge dans les imaginaires et les pratiques artistiques. Nous avons compris qu’il s’agissait peut-être de notre nouveau mythe fondateur ou mythe des origines, celui qui peut nous inspirer collectivement et intimement et nous porter dans la quête aventureuse d’une société post-capitaliste. Quelques images rémanentes : nous avons associé tir à l’arc et ralentissement du paysage, guildes et béguines, blasons et familles choisies. Nous travaillons maintenant à la mise en forme des traces du festival, qui seront publiées dans la prochaine Revue Feral quand viendra le Printemps.
En attendant, si vous souhaitez humer l’ambiance du festival, les photos d’Asma Laajimi sont disponibles sur notre site ainsi que sur notre page Facebook.
Retour sur Feral : l’intervention d’Eden Tinto Collins est en ligne sur la plateforme de ressources du Cifas
A Pinch of Kola est une sitcom quantique qui nous plonge dans les voyages spatio-temporels de Jane Dark, une avatar de la figure controversée de Jeanne D’arc, ici lancée dans une quête existentielle et transhistorique. Avec ces deux saisons, Eden Tinto Collins compose un imaginaire interstellaire et délirant, dans une pâte DIY et une esthétique low-tech. Tourné aux anciens Abattoirs de la Villette (Paris) et dans la ville portuaire de Nantes où ont été déporté·es des centaines de milliers d’esclaves, A Pinch of Kola convoque la mémoire des lieux et explore de nouveaux passages vers la réparation.
Au lendemain de la projection à Feral 2025, Eden Tinto Collins a prolongé le voyage avec Les icônes ne meurent jamais : une méditation guidée qui nous « propulse dans une épreuve vibratoire au cœur du 15ème siècle » et nous invite, comme Jane Dark, à faire de notre corps notre propre media, un canal pour composer nos propres récits et « chanter l’histoire autrement ».
Brussels shouts, cries, meows, chirps and throws hats into the sky
October in the public spaceship... On Place du Jeu de Balle, a Franciscan monk in a brown robe publicly baptises animals that are presented to him. He gives a name and an age, and the result is: Venom 5 years old (Venom is a fluffy guinea pig), Velcro 7 years old (Velcro is a big rabbit), etc. etc.
On the Grand-Place, graduation ceremonies are held for days on end.
Inspired by medieval guilds and the rites of passage of the first "unis", these graduations still continue today. Graduates wear a gown for the occasion and a mortarboard: a flat square cap decorated with a pompom or tassel. From both the ULB and the VUB, they are called up one by one to be honoured on the balcony of the Town Hall. At the end of the day, there is shouting and hat throwing amid the emotional tears of loved ones.
This October, we also hear cries (of rage), particularly in defence of all forms of solidarity, such as this one: on n’est pas des citrons ("we are not lemons").
(image : Cifas)
Constellations 2026
The call for applications for the fifth edition of our co-learning programme on performing arts in the city is now open
Ten artists, two days over four months and a thousand resonances. Constellations: a playground for testing, thinking and creating art together in today's public space.
The programme is organised around the presentation of prototypes (short artistic proposals that allow ideas to be tested without committing to them), which will then be refined and cherished by the whole group.
Each year, Cifas invites an artist to accompany this journey. In 2026, Sarah Vanhee will lend her perspective.
Artist, performer and author, Sarah Vanhee develops a transdisciplinary practice rooted in co-creation and invisible narratives. Her projects — bodies of knowledge, Words Service, The Making of Justice, Lecture For Every One... — are created in open frameworks where listening and radical imagination are forces for social transformation. Her works unfold in situ, within institutions or at their margins, in urban spaces as well as in intimate settings, in a prison, hospital or school.
The sessions will take place from 9:30 to 17:30 on:
Cifas co-creates a seminar in the Dramaturgy Practices cycle proposed by La Bellone: Negotiating between conflict and creative freedom led by Prisca Ratovonasy
This seminar explores how artists negotiate their creative freedom in contrasting artistic contexts — whether institutional, independent or alternative, sometimes site specifically or in dedicated venues. How can autonomy be reconciled with structural constraints? How can truly emancipatory spaces for creation be invented through dialogue and sometimes friction?
Drawing on her experience as a dramaturg, author and director, Prisca Ratovonasy offers a collective reflection on the dynamics between conflict and freedom: not to oppose them, but to examine their productive tensions.
Particular attention will be paid to the experiences of BIPOC artists, the obstacles and levers they encounter in the performing arts field, and how dramaturgy can contribute to the emergence of other narratives, other presences, other representations.
The 2025 edition of our festival ended a month ago
During a few rich hours of learning and experimentation, we explored the fantastic comeback of the Middle Ages in artistic imagination and practice. We realised that this could be our new founding myth or origin myth, one that can inspire us collectively and intimately and carry us forward in the adventurous quest for a post-capitalist society. A few lingering images: we associated archery with the slowing down of the landscape, guilds with béguines, coats of arms with chosen families. We are now working on putting together the traces of the festival, which will be published in the next Feral Magazine when spring comes.
In the meantime, if you would like to get a taste of the festival atmosphere, Asma Laajimi's photos are available on our website and our Facebook page.
A look back at Feral: Eden Tinto Collins' presentation is now online on Cifas' resources platform
A Pinch of Kola is a quantum sitcom that plunges us into the space-time travels of Jane Dark, an avatar of the controversial figure of Joan of Arc, who embarks on an existential and transhistorical quest. Over two seasons, Eden Tinto Collins composes a delirious interstellar imaginary, with a DIY feel and a low-tech aesthetic. Filmed at the former Abattoirs de la Villette (Paris) and in the port city of Nantes, where hundreds of thousands of slaves were deported, A Pinch of Kola evokes the memory of these places and explores new paths towards reparation.
The day after the screening at Feral 2025, Eden Tinto Collins continued the journey with "a stroll through the imaginal world": a guided meditation that "propels us into a vibrational journey to the heart of the 15th century" and invites us, like Jane Dark, to make our bodies our own media, a channel for composing our own narratives and "singing history differently".
