Elles fleurissent sur les devantures des boutiques et aux fenêtres. Les affiches électorales pour les communales belges dévoilent des trombines aux sourires volontaires et figés. Ces trombines sont multi-culturelles à souhait. Chaque parti veut prouver son sens de l’accueil.
Et pourtant, bam ! À l'équinoxe, le 22 septembre, sur le Pont de la Porte de Flandre, convergeant en un corps collectif puissant, des femmes artistes et militantes ont occupé l'espace public, contrarié la circulation habituelle et lancé la digne campagne de la candidate qui n’a pas le droit de l’être : la Candidate sans papier.
Au programme de cette candidate qui ne sera jamais élue, crise de l’accueil oblige, prendre soin de celleux qui prennent soin et critique travailliste du concept d’amour.
« With Love not for Love »*, ont-elles inscrit sur la bannière qui flottait sur le pont. L’amour comme terrain d’émancipation véritable et non comme prétexte au travail gratuit à domicile… Qui y a droit ? En tous cas, la candidate sans papier est la seule à parler d’amour dans son programme.
Entendu à Feral : En Australie, on organise à l’occasion des élections des petits barbecues partout dans l’espace public et on offre une saucisse à chaque votant.
*With love and not for love, un projet mené par Anna Rispoli avec La Ligue des travailleuses domestiques, Comité des femmes sans papiers, Occupation de la Paix, Vie Féminine.
Constellations - Appel à candidatures
Programme de co-apprentissage pour des artistes avec un projet en cours d’écriture autour de l’art vivant dans la ville
À raison de deux jours par mois entre janvier et avril 2025, une dizaine d’artistes « constellé·es » échangeront autour de leurs pratiques respectives, en s’appuyant sur le partage d’une question particulière qu’iels soulèvent dans leur travail. Iels présenteront des versions prototypales d’un projet en cours d’écriture qui seront regardées, triturées, décortiquées, aimées, chéries par l’ensemble du groupe lors de moments de feedback.
Constellations, c’est aussi un laboratoire pour réfléchir ensemble à l’art vivant dans la ville et tenter de dessiner les contours des notions d’espace public et de pratiques artistiques situées.
Pour la deuxième année consécutive, le Cifas invite Anna Rispoli en tant qu’artiste en dialogue pour prêter son regard aux « constellé·es ». Elle initiera un dialogue transversal à partir de sa recherche artistique. Dans le prolongement de With love not for love, elle partagera ses questions autour de la forme de l’assemblée comme exploration de la dimension contre-institutionnelle, revendicative et transformatrice de l'espace et du temps public.
Le Cifas co-réalise un séminaire du cycle Pratiques Dramaturgiques proposé par La Bellone : Lieux polyphoniques mené par Vincent Focquet
Membre de Kunstenplatform PLAN B, Vincent Focquet travaille la dramaturgie en dehors de la black box, en plein air et en lien avec les acteur·ices des lieux dans lesquels il travaille : champs de maïs, ouvrier·es agricoles, habitant·es, oiseaux…
Ce séminaire prendra la forme d'une recherche collective, on the move à l'intérieur et aux abords de Bruxelles pour tenter de répondre à la question « Comment une dramaturgie peut-elle être dans et d'un lieu ? ».
Vincent Focquet partagera quelques outils, cas et méthodes pour écouter ce qu'un espace et chaque entité qui s'y trouve peuvent avoir à dire. Puis le groupe proposera collectivement des exercices, des partitions et des formats pour réaliser des dramaturgies polyphoniques de l'espace. Partant de l'idée que « tous ceux qui sont ici viennent d'ici », le groupe tentera collectivement de faire partie de la dramaturgie d'un lieu, sans en revendiquer la propriété ou la parentalité.
Voilà une saison d’arpentages qui recommence ! À travers cette série de lectures collectives, on poursuit notre questionnement : C’est quoi l’espace public ?
Pour ce premier arpentage, nous vous propose de lire La ville des enfants - Pour une [r]évolution urbaine de Francesco Tonucci (2019).
« Offerte aux citoyen·nes les plus " fort·es " et aux voitures, dont la circulation et le parking dévorent l’espace public, la ville est progressivement devenue invivable, agressive, voire dangereuse pour les plus faibles, personnes âgées, handicapées et, par-dessus tout, les enfants, porteur·euses d’avenir. Et si nous inversions les choses ? Si nous rendions la ville aux piéton·nes, aux jeux des enfants, aux rencontres et aux échanges entre générations ? Le projet apparemment utopiste de " Ville des enfants " présenté ici par Francesco Tonucci a déjà vu le jour dans plusieurs villes d’Europe et d’Amérique latine. Cet ouvrage, qui en détaille les modalités concrètes, en prouve la faisabilité. De quoi nourrir d’optimisme le débat, aujourd’hui très vivant, de la place de l’enfant-citoyen dans la ville. »
Un aperçu de la recherche des artistes de VELDWERK III, programme soutenant des projets se déroulant en milieu rural
Avec leur programme Veldwerk, Kunstenplatform PLAN B soutient chaque année, et ce depuis trois ans, un groupe d'artistes dans un projet de recherche à long terme dans l'espace rural ou qui questionne la ville comme centre.
Ces réflexions résonnent avec Feral 2022. Nous nous étions notamment installé·es à la ferme urbaine du Début des Haricots pour questionner l’opposition entre urbain et rural en recomposant l’idée d’espace public.
Le Cifas s'associe donc à la plateforme pour cette présentation des projets développés par les artistes de Veldwerk III. Elle sera l'occasion pour les cinq artistes du programme de présenter un objet témoin de leur réflexion : affiche, dépliant, publication… Iels activeront ces objets via des lectures, des performances ou la présentation d'images.
Feral s’est clôturé il y a presque un mois après 3 journées riches autour de l'interrelation art-rituel-espace public
Nous y avons exploré la place du rituel dans nos vies intimes, nos pratiques artistiques, notre rapport à l’espace public. Nous nous sommes lié·es en pansant nos plaies et en échangeant nos histoires. Nous avons visité Bruxelles en 2064 : une Bruxelles post-capitaliste et désorcelée. Nous avons travaillé le métal et le blé. Nous avons créé de nouveaux rituels tout en n’en renouvelant des anciens. Nous avons développé de nouveaux outils pour la transformation et le changement.
Le Cifas travaille déjà à la restitution des paroles et actions des artistes et penseur·euses présent·es pour les publier dans la Revue Feral n°3, qui sortira au printemps 2025. En attendant, vous pouvez toujours vous adonner à la lecture de la Revue Feral n°2, qui se penchait sur la construction de nos imaginaires urbains, en particulier liés aux zones humides.
Vous pouvez vous aussi plonger dans l’ambiance du festival grâce aux photos de Bea Borgers et de Colin Delfosse, disponibles sur notre cloud et notre Facebook.
Invading shop fronts and windows, the electoral posters for the Belgian communal elections reveal voluntary faces smiling fixedly. These faces are as multi-cultural as you could wish. Each party wants to prove its sense of hospitality.
And yet, bam! On the equinox of the 22 September, at the Porte de Flandres bridge, converging in a powerful collective body, women artists and activists occupied public space, disrupted the usual traffic and launched the worthy campaign of the candidate who has no right to be: the Undocumented Candidate.
On the programme of this candidate (who will never be elected due to the crise de l'accueil or "hospitality crisis"): take care of those who take care and criticize the Labour concept of "love".
"With Love not for Love"* they inscribed on the banner floating on the bridge. Love as a ground base for true emancipation, not as a pretext for free work at home. Who's entitled to that? In any case, the undocumented candidate is the only one to mention love in her programme.
Heard at Feral: In Australia, during elections, small barbecues are held in public places and every voter is given a sausage.
*With love and not for love, a projcet led by Anna Rispoli with La Ligue des travailleuses domestiques, Comité des femmes sans papiers, Occupation de la Paix, Vie Féminine.
Constellations - Call for applications
Co-learning programme for artists of all disciplines with a project in progress around performing art in the city
For two days a month between January and April 2025, a group of around 10 artists will discuss their respective practices, based on the sharing of a particular question that they raise in their work. They will present prototypes (a short artistic proposal that allows an idea to be tested), which will then be looked at, worked on, dissected, loved and cherished by the whole group during feedback sessions.
Constellations is also a laboratory for thinking about performing arts in the city and trying to sketch out the contours of the notions of public space and situated artistic practices.
For the second year running, Cifas invites Anna Rispoli as the artist in dialogue to lend her perspective to the artists in the group. She will be initiating a cross-disciplinary dialogue based on her artistic research. Following on from With love not for love, Anna Rispoli will share her questions about the form of the assembly as an exploration of the counter-institutional, protesting and transformative dimensions of public space and time.
Cifas is co-producing a seminar in the Pratiques Dramaturgiques cycle proposed by La Bellone: Lieux polyphoniques ("Polyphonic places") led by Vincent Focquet
A member of Kunstenplatform PLAN B, Vincent Focquet works on dramaturgy outside the black box, in the open air and with the actors of the place he works in: cornfields, farm workers, local residents, birds...
This seminar will take the form of collective research, on the move in and around Brussels, in an attempt to answer the question “How can a dramaturgy be in and of a place?”.
Vincent Focquet will share some tools, study cases and methods for listening to what a place and each entity within it might have to say. The group will then collectively propose exercises, scores and formats for creating polyphonic dramaturgies of space. Based on the idea that “all those who are here come from here”, the group will collectively attempt to become part of the dramaturgy of a place, without claiming ownership or auhtorship.
A new season of our collective readings is kicking off! We're continuing to attempt to answer the question: What is public space?
For this first collective reading we will read Francesco Tonucci's La ville des enfants - Pour une [r]évolution urbaine (2019).
"Offered to the ‘strongest’ citizens and to cars, whose traffic and parking devour public space, the city has gradually become unliveable, aggressive, even dangerous for the weakest, the elderly, the disabled and, above all, children, the bearers of the future. What if we turned things around? What if we gave the city back to pedestrians, to children's play, to meetings and exchanges between generations? The apparently utopian ‘Children's City’ project presented here by Francesco Tonucci has already been implemented in several cities in Europe and Latin America. This book, which details the practical details, proves its feasibility. It's an optimistic contribution to the lively debate on the place of the child citizen in the city."
An insight on the research developed by the artists of Veldwerk III, a programme supporting projects taking place in rural contexts
With their yearly programme Veldwerk, Kunstenplatform PLAN B supports a group of artists in a long-term research project in rural space or that questions the city as the center of things.
These interrogations resonate with Feral 2022. We spent part of it at an urban farm, Le Début des Haricots, and questioned the binary opposition between the urban and the rural by recomposing the idea of public space.
Cifas is joining forces with Kunstenplatform PLAN B to present the projects developed during Veldwerk III. It will be an opportunity for the five artists in the programme to complete their research trajectory by presenting an object that bears witness to their thinking: a poster, leaflet, publication, etc. They will activate these objects through readings, performances or the presentation of images.
Feral came to a close almost a month ago after 3 days of rich discussions on the interrelationship between art, ritual and public space.
We explored the place of ritual in our intimate lives, our artistic practices and our relationship to public space. We bonded by healing our wounds and sharing our stories. We visited Brussels in 2064: a post-capitalist, unbewitched Brussels. We worked with metal and wheat. We created new rituals and renewed old ones. We developed new tools for transformation and change.
Cifas is already working on the restitution of the words and actions of the artists and thinkers present, to be published in Revue Feral n°3, due in spring 2025. In the meantime, you can still enjoy reading Revue Feral n°2, which looked at the construction of our urban imaginaries, particularly in relation to bodies of water.
You can immerse yourself in the festival atmosphere thanks to the photos by Bea Borgers and Colin Delfosse, available on our cloud and our Facebook.